La République Démocratique du Congo (RDC) franchit une étape clé dans la mise en œuvre de la vision économique du Président Félix-Antoine Tshisekedi. Sous l’impulsion de l’Autorité de Régulation de la Sous-Traitance (ARSP), le pays s’apprête à adopter une Loi sur le contenu local ambitieuse, destinée à renforcer les entreprises congolaises et à stimuler la création d’emplois.
Cette initiative, pilotée par le Directeur Général de l’ARSP, Miguel Kashal Katemb, vise à concrétiser l’engagement du chef de l’État de « prioriser l’économie nationale et l’autonomisation des entrepreneurs locaux ». Après des mois de consultations, le projet de loi entre désormais dans sa phase d’enrichissement technique, avec l’appui d’experts internationaux venus des États-Unis, de France, de Belgique et du Canada.
La délégation d’experts, accueillie à Kinshasa, a participé à plusieurs séances de travail pour aligner le projet de loi sur les accords et traités internationaux ratifiés par la RDC. Objectif : garantir que le futur cadre juridique soit à la fois conforme aux meilleures pratiques mondiales et adapté aux spécificités du marché congolais.
« Nous voulons une loi qui protège nos entreprises sans isoler la RDC sur le plan économique. L’expertise internationale nous aide à trouver ce équilibre », a expliqué Miguel Kashal Katemb lors d’une rencontre avec le Ministre de l’Industrie, des Petites et Moyennes Entreprises, Louis Watum.
Ce dernier a salué les « avancées significatives » du texte, soulignant son potentiel pour « transformer l’écosystème entrepreneurial national ».
Le projet de loi sur le contenu local se fixe plusieurs objectifs majeurs :
- Favoriser l’accès des sous-traitants locaux aux marchés publics et privés, notamment dans les secteurs minier, énergétique et des infrastructures ;
- Instaurer des quotas d’emploi et de sourcing local pour les entreprises étrangères opérant en RDC ;
- Simplifier les procédures administratives pour les PME congolaises, afin de les rendre plus compétitives ;
- Créer un fonds de garantie pour faciliter l’accès au financement des entrepreneurs locaux.
« Avec cette loi, un sous-traitant congolais pourra devenir entreprise principale. C’est une révolution pour notre économie », a déclaré un membre de l’équipe technique de l’ARSP.
Le texte, finalisé après ces consultations, sera présenté dans les prochains jours au gouvernement pour examen, avant son passage à l’Assemblée nationale. Si le calendrier est respecté, la loi pourrait être promulguée d’ici la fin de l’année 2025. Pour le Ministre Louis Watum, cette réforme est « un pilier essentiel de la diversification économique » prônée par le Président Tshisekedi. Elle s’inscrit dans une série de mesures récentes, comme la réforme du code minier et la promotion des zones économiques spéciales, visant à réduire la dépendance du pays aux importations
Avec un taux de chômage avoisinant les 70 % chez les jeunes, la RDC mise sur cette loi pour dynamiser son tissu productif. Portée par une collaboration inédite entre experts locaux et internationaux, la future Loi sur le contenu local incarne les ambitions de la RDC : bâtir une économie résiliente, inclusive et maîtrisée par les Congolais. Reste à traduire ce texte en actions concrètes, dans un pays où les défis logistiques et bureaucratiques persistent.
Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu