Les combattants Wazalendo de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) ont repris, vendredi 25 avril, le contrôle des villages de Kasopo, Lushali et Burubi dans le territoire de Masisi, après de violents affrontements avec les rebelles du mouvement AFC/M23 dans le secteur Osso Banyungu. Cette avancée stratégique intervient dans un contexte régional paradoxal, marqué par la signature récente d’une déclaration de principes pour la paix entre la RDC et le Rwanda à Washington.
Selon des sources locales à Nyabiondo, les Wazalendo/APCLS ont consolidé leurs positions après des combats intenses, bien que le village de Kinyumba, situé à 5 km de Nyabiondo, reste sous occupation rebelle. Parallèlement, les forces du M23 ont quitté leur position avancée à Kibati (territoire de Walikale) dans la nuit de vendredi pour se replier vers Kashebere, à 15 km de là. Ce retrait a laissé Kibati sans présence armée, selon les mêmes sources.
Les combats ont provoqué un nouvel exode de civils. À Nyabiondo-Centre, des centaines de familles ont trouvé refuge dans des infrastructures publiques et humanitaires, dont l’hôpital de Nyabiondo, la base de Médecins sans frontières (MSF), ainsi que dans des écoles.
Le traditionnel grand marché du samedi à Nyabiondo a été déplacé dans l’enceinte de l’église 8ᵉ CEPAC, en raison du climat de peur. « Les commerçants venus de Goma ou de Rutshuru n’ont pas osé se déplacer. Les prix des denrées flambent », explique un vendeur sur place.
D’autres affrontements ont éclaté à Bukombo (territoire de Rutshuru), soulignant l’instabilité chronique dans la région. Ces violences surviennent quelques jours seulement après la signature, sous médiation américaine, d’un accord RDC-Rwanda visant à apaiser les tensions et à garantir la souveraineté territoriale.
Alors que Kinshasa et Kigali affichent leur volonté de désamorcer la crise, les combats sur le terrain rappellent la complexité du conflit. Les Wazalendo, groupes d’autodéfense locaux, dénoncent régulièrement « l’ingérence étrangère » et réclament un retrait total des rebelles soutenus par le Rwanda une accusation systématiquement niée par Kigali.
Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu