Alors que les rebelles du M23 tentent de relancer les activités de la Coopérative d’Épargne et de Crédit (CADECO) à Goma, l’institution financière centrale a publié un communiqué ferme ce [date], mettant en garde la population contre ces manœuvres « illégales » et « dangereuses ». Dans un contexte d’occupation persistante de zones clés du Nord et Sud-Kivu, la CADECO dénonce une menace directe contre la sécurité financière de ses clients et l’intégrité du système bancaire national.
La CADECO centrale a vivement condamné les tentatives du M23 de reprendre les opérations bancaires sous son label à Goma.
« Ce communiqué, qui prétend relancer les activités bancaires à Goma, est non seulement illégal, mais constitue une menace pour l’argent de nos clients et pour notre institution », a-t-elle déclaré.
L’institution rappelle que les villes de Goma et Bukavu, ainsi que plusieurs territoires des Kivu, restent sous occupation illégale malgré les condamnations répétées de la communauté internationale.
La CADECO souligne que cette situation compromet gravement la confiance des citoyens et des investisseurs dans le système financier congolais.
« Nous refusons de céder à l’intimidation de groupes armés qui jouent avec l’argent des Congolais et la stabilité de notre pays », affirme le communiqué.
L’institution appelle sa clientèle et les acteurs économiques à boycotter toute activité liée aux AFC/M23, qualifiées de « pressions inacceptables ».
En plus d’exhorter les autorités congolaises et la communauté internationale à « prendre des mesures fermes pour restaurer la paix », la CADECO met en garde ses propres agents contre toute complicité. « Nous sanctionnerons sévèrement ceux qui se compromettraient dans des malversations financières avec ces groupes », prévient les dirigeants de l’institution.
Depuis des mois, le M23, soutenu selon Kinshasa et l’ONU par des intérêts extérieurs, étend son emprise sur les Kivu. Cette tentative de contrôle d’institutions financières comme la CADECO s’inscrit dans une stratégie plus large de déstabilisation économique et politique. Les conséquences sont lourdes pour les civils, déjà confrontés à une crise humanitaire et à des déplacements massifs.
Pendant que la CADECO promet de « protéger coûte que coûte les intérêts de ses clients », la pression monte sur le gouvernement congolais et ses partenaires internationaux pour endiguer l’influence du M23. Dans une région minée par les conflits, la bataille pour le contrôle des institutions financières pourrait marquer un tournant critique.

RÉDACTION : HORUS-GABRIEL BUZITU