RDC| Front Culturel : Préserver l’identité congolaise face aux défis sécuritaires

Alors que la République Démocratique du Congo (RDC) fait face à une crise sécuritaire multiforme – diplomatique, politique, économique et médiatique –, un front reste trop souvent négligé : le Front Culturel. Dans un contexte marqué par des incursions militaires répétées depuis 1997 et une réécriture insidieuse de son histoire, la préservation de l’identité congolaise s’impose comme une urgence nationale.

Le Congo, tel un arbre millénaire, puise sa force dans quatre racines fondatrices : Ngala, Nkongo, Luba et Suahili. Ces piliers linguistiques et culturels, structurant plus de 450 branches tribales, forment le socle d’une unité plurielle.

« Au Congo, il n’y a pas de minorités, car chaque racine représente un quart de notre âme collective », rappelle monsieur Ange Kunda

Les conflits armés, couplés à des stratégies d’influence étrangère, menacent de déraciner cette richesse culturelle. Certaines puissances régionales et internationales tentent d’imposer des langues ou des normes exogènes, fragmentant l’héritage commun.

« Aucune prédation militaire ni visée expansionniste ne doit remplacer nos peuples ou altérer notre ADN culturel », alerte un collectif de défense des traditions locales.

L’histoire officielle, souvent mal enseignée ou instrumentalisée, contribue à cette érosion. Des récits coloniaux persistants et des interprétations biaisées occultent la résilience des royaumes précoloniaux et la profondeur des liens entre communautés.

Chacune des quatre racines incarne un territoire, une mémoire et une contribution unique à la nation :

  • Ngala : Gardienne des traditions fluviales et des savoirs liés au fleuve Congo.
Guerrier Ngala
  • kongo : Héritière des royaumes historiques et des systèmes de gouvernance communautaire ;
Masque Yombe – Kongo
  • Luba : Dépositaire de systèmes philosophiques et d’une riche tradition orale ;
Masque Rituel Kifwebe – Luba
  • Swahili : Pont culturel entre l’Afrique centrale et orientale, marquée par les échanges transcontinentaux.
Le Masque Hemba Mwisi Gwa So’o – swahili

Ces racines, bien que distinctes, se nourrissent mutuellement. Leurs langues, rites et arts forment un tissu social résilient, capable de résister aux divisions.

Face à ces enjeux, une nouvelle classe politique émerge, appelée à faire des intérêts identitaires collectifs son principal combat.

Cela implique la protection les langues locales face à l’hégémonie de langues importées, la valorisatition de l’histoire authentique via des programmes éducatifs révisés et la régulation de l’influence des communautés étrangères, dont la présence ne doit pas altérer l’équilibre culturel.

En ces temps de turbulence, le Congo ne pourra résister aux tempêtes extérieures que s’il reste fidèle à son essence. Comme l’exprime un proverbe luba :  » Mutshi udji kawuyi ne mija, tshawu lufu « , traduction française : « Un arbre sans racines est promis à la chute. » Le Front Culturel n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale pour préserver l’âme d’une nation qui refuse de se laisser déraciner.

Rédaction : Ange Kunda

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *