La SADC ordonne le retrait progressif de sa mission en RDC et relance les processus de paix régionaux

Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se sont réunis ce jeudi en sommet extraordinaire virtuel pour examiner l’évolution de la crise sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). À l’issue des discussions, les dirigeants ont acté la fin du mandat de la Mission régionale de la SADC en RDC (SAMIDRC) et ordonné le retrait progressif de ses troupes, selon un communiqué final lu par le secrétaire exécutif de l’organisation, M. Elias Magosi.

Sommet de la SADC en visioconférence

La décision de mettre un terme à la SAMIDRC soulève des questionnements dans l’engagement régional en RDC, où cette mission était déployée pour appuyer Kinshasa dans sa lutte contre les groupes armés, notamment le M23 soutenu par le Rwanda. Bien que les détails opérationnels du retrait n’aient pas été dévoilés, le sommet a insisté sur une transition ordonnée, visant à éviter tout vide sécuritaire.

Dans son intervention, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a vivement salué le rôle de l’Angola, dont le chef de l’État, João Lourenço, a convoqué une réunion cruciale le 11 mars à Luanda. Objectif : relancer les Processus de Luanda et de Nairobi, deux initiatives clés pour une résolution pacifique des conflits dans la région des Grands Lacs.

Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi

« Cette démarche qu’il assume pleinement et avec détermination témoigne de la volonté de l’Angola d’accompagner notre région vers une sortie de crise. Il est crucial que les décisions prises à cette occasion se traduisent rapidement en actions concrètes sur le terrain », a déclaré le Président de la RDC.

Les Processus de Luanda (axé sur les tensions entre la RDC et le Rwanda) et de Nairobi (ciblant les groupes armés locaux) peinent à montrer des résultats tangibles depuis leur lancement. La réunion du 11 mars, initiée par l’Angola, cherche à relancer le dialogue et à harmoniser les efforts régionaux. Les attentes sont fortes, alors que les récents rapports de l’ONU confirment la persistance du soutien rwandais au M23, malgré les dénégations de Kigali. Le Président Angolais invite donc la RDC et les groupes terroristes M23-AFC à un dialogue direct ce 18 mars à Luanda.

Si le retrait de la SAMIDRC est perçu comme un geste de confiance envers les forces congolaises (FARDC), il suscite aussi des inquiétudes. Des experts alertent sur les risques de résurgence des violences dans un contexte où le Rwanda maintient sa présence indirecte en RDC.

Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu

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