Face à une baisse persistante des prix du riz sur les marchés internationaux, la Thaïlande, l’un des plus grands exportateurs mondiaux de riz, envisage de former un front commun avec l’Inde et le Vietnam. Cette initiative vise à stabiliser les prix et à protéger les intérêts des agriculteurs et des économies de ces pays, qui dépendent fortement de cette culture essentielle.
Le riz est une denrée de base pour plus de la moitié de la population mondiale, et les fluctuations de ses prix ont des répercussions majeures sur la sécurité alimentaire et les économies locales. Ces dernières années, une surproduction combinée à des changements dans les habitudes de consommation et à des tensions commerciales ont entraîné une chute des prix, mettant en difficulté les producteurs.
La Thaïlande, l’Inde et le Vietnam représentent à eux trois plus de 60 % des exportations mondiales de riz. Une collaboration entre ces géants agricoles pourrait permettre de mieux réguler l’offre et la demande, tout en évitant une concurrence déloyale qui pèse sur les prix.
Selon des sources gouvernementales thaïlandaises, les discussions préliminaires portent sur la création d’un mécanisme de coordination des exportations, incluant des quotas et des prix planchers. L’objectif serait de limiter les fluctuations brutales et de garantir des revenus stables aux agriculteurs.
Cette initiative a suscité des réactions mitigées. Les organisations agricoles thaïlandaises et vietnamiennes saluent une démarche qui pourrait protéger leurs membres face à la volatilité des marchés. Cependant, certains experts économiques mettent en garde contre les risques de distorsion du marché et de tensions avec d’autres pays exportateurs, comme le Pakistan ou le Cambodge, qui pourraient se sentir exclus de cette alliance.
Si cette collaboration aboutit, elle pourrait marquer un tournant dans la gouvernance mondiale du marché du riz. Toutefois, sa mise en œuvre nécessitera des négociations complexes et une volonté politique forte de la part des trois pays.
En attendant, les agriculteurs et les consommateurs du monde entier suivent de près ces développements, conscients que l’équilibre du marché du riz a des implications bien au-delà des frontières de l’Asie du Sud-Est. Reste à savoir si cette alliance saura concilier les intérêts économiques, sociaux et environnementaux de tous les acteurs concernés.
Redaction : Dieumerci Anawezi