Le territoire de Djugu est le plus touché, concentrant à lui seul 5 618 cas, soit près de 42 % du total provincial.
La province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), fait face à une crise sanitaire majeure avec 13 389 cas de tuberculose et 343 décès recensés en 2024, selon les données officielles du Programme national de lutte contre la tuberculose et la lèpre (PNLT).
Le Dr Justin Mukonkole, coordonnateur provincial du PNLT, a révélé ces chiffres lors de la commémoration décalée de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose. Bien qu’un taux de succès thérapeutique de 84 % ait été enregistré, la maladie reste un « danger permanent » pour la population, en particulier dans les zones en proie à l’insécurité et au manque d’infrastructures sanitaires.
Plusieurs facteurs expliquent cette concentration :
- L’insécurité persistante, avec des attaques armées et des pillages de centres de santé, limitant l’accès aux soins .
- Le manque de moyens diagnostiques (microscopes, kits de dépistage) et de médicaments essentiels dans les zones rurales .
- La détection tardive, souvent due à des croyances locales associant la tuberculose à la sorcellerie.
Face à cette situation, les autorités sanitaires insistent sur :
- Le dépistage volontaire et gratuit** pour les personnes présentant une toux prolongée.
- Le renforcement des campagnes de sensibilisation pour briser les tabous autour de la maladie.
- L’augmentation des financements pour améliorer l’accès aux traitements et aux infrastructures.
« Seul un effort collectif peut enrayer cette épidémie », alerte le Dr Mukonkole, appelant à une intervention renforcée des partenaires internationaux et des autorités congolaises.
Retenons que la recrudescence des violences intercommunautaires dans le territoire de Djugu a entraîné le déplacement de milliers de personnes, perturbant les chaînes d’approvisionnement médical et aggravant la crise sanitaire dans cette zone.
Par Dieumerci Anawezi