Harare, 31 janvier 2025
Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se sont réunis ce 31 janvier 2025 à Harare, au Zimbabwe, pour un sommet extraordinaire consacré à la crise sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Présidé par le président zimbabwéen Emmerson Dambudzo Mnangagwa, ce sommet a rassemblé 13 pays membres, dont la RDC, l’Afrique du Sud, l’Angola et la Tanzanie, représentés par leurs dirigeants ou délégations diplomatiques.
Les discussions ont principalement porté sur l’escalade des violences au Nord-Kivu, où les rebelles du M23, soutenus par les Forces de défense rwandaises (RDF) selon les conclusions du sommet, multiplient les attaques contre l’armée congolaise (FARDC), la Mission de la SADC en RDC (SAMIRDC) et les civils. Les participants ont exprimé une « inquiétude profonde » face aux récentes offensives, qualifiées de violations flagrantes du cessez-le-feu conclu dans le cadre du processus de Luanda du 20 juillet 2024.
Le sommet a également rendu hommage aux soldats de la SAMIRDC tombés au combat, adressant ses « condoléances solennelles » à la RDC et aux pays contributeurs de troupes. « Ces attaques compromettent non seulement la stabilité de la RDC, mais aussi celle de toute la région », a souligné un communiqué final.
Face à la catastrophe humanitaire aggravée par les combats, la SADC a exigé un rétablissement immédiat des services essentiels dans les zones touchées :
- Accès à l’eau potable et à l’électricité ;
- Rétablissement des réseaux de communication ;
- Ouverture des corridors d’approvisionnement en denrées alimentaires.
Parallèlement, des mesures militaires urgentes ont été actées :
- Déploiement immédiat des ministres de la Défense et chefs d’État-Major des pays membres ;
- Sécurisation accrue des troupes de la SAMIRDC ;
- Rapatriement des corps des soldats décédés et des blessés.
La Troïka de l’organe de la SADC sur la coopération politique, de défense et de sécurité a été chargée d’engager un dialogue avec toutes les parties au conflit, y compris les acteurs non étatiques, pour faciliter un nouveau cessez-le-feu et l’acheminement de l’aide humanitaire.
Malgré les défis, le sommet a réitéré son engagement envers la RDC :
- Soutien à l’intégrité territoriale : Les membres ont unanimement condamné l’ingérence rwandaise présumée, réaffirmant leur attachement à la souveraineté congolaise ;
- Poursuite des processus de paix : Appui renouvelé aux initiatives diplomatiques du processus de Luanda (médiation Angola-RDC-Rwanda) et du processus de Nairobi (dialogue interne congolais) ;
- Déploiement de la paix : Reconnaissance des limites actuelles de la SAMIRDC, avec un appel à renforcer son mandat pour atteindre ses objectifs initiaux.
Pour les millions de Congolais pris au piège des violences, l’urgence reste la même : une cessation des hostilités, un accès à l’aide vitale et une communauté internationale déterminée à traduire les paroles en actes.
Le Président de la République Démocratique du Congo a pris part au Sommet par visoconférence

