Lors d’un briefing presse tenu ce mardi 4 mars 2025 à Kinshasa, le ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, et la ministre d’État de l’Éducation nationale, Raïssa Malu, ont dressé un tableau sombre des conséquences de l’agression rwandaise sur le système éducatif dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Au cœur des discussions, l’impact dévastateur de l’agression rwandaise sur le système éducatif dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu a été mis en lumière. La Ministre Raïssa MALU a souligné les conséquences tragiques de cette guerre, avec 2 500 écoles affectées, 1483 ont fermé, 35 détruites, 45 se retrouvent sans mobiliers et 3 sont occupées par les terroristes rwandais dans les deux Kivu.
« Cette situation de guerre met en mal le travail réalisé par le gouvernement depuis l’arrivée du Président Félix Antoine Tshisekedi au pouvoir. L’impact le plus important est sur les élèves, qui sont privés de leur scolarité alors qu’ils sont les adultes de demain. L’éducation est sacrée, car son impact est à court, moyen et long terme », a déclaré Raïssa MALU.
La Ministre a observé que, bien que certains enfants continuent d’aller à l’école, beaucoup préfèrent rester à la maison par crainte pour leur sécurité. Elle a donc pris l’engagement de réviser le programme scolaire pour protéger les enfants victimes, notamment lors de l’examen d’État.
« Les enfants qui sont attaqués sont nos enfants, et nous mettrons en place tous les dispositifs nécessaires pour garantir leur apprentissage », a-t-elle affirmé.
Raïssa MALU a également fixé un objectif ambitieux : garantir l’accès à une éducation de qualité pour tous. Pour ce faire, elle a annoncé la mise en œuvre de l’enseignement à distance dans l’ensemble de la République Démocratique du Congo, en utilisant toutes les technologies appropriées.
Concernant l’apprentissage dans les langues nationales, la Ministre a précisé que le programme des cours a été traduit. Toutefois, elle a souligné l’importance de former des enseignants capables de transmettre les connaissances nécessaires.
« Il est essentiel de former des enseignants capables de transmettre les connaissances prévues par ce programme », a-t-elle martelé, ajoutant que des matières telles que les mathématiques et la chimie physique ont déjà été traduites.
Au sujet de la citoyenneté active, Raïssa MALU a insisté sur quatre piliers fondamentaux : l’amour de la patrie, le respect des patriotes, le respect du bien commun et la fraternité nationale. Dans le contexte actuel de guerre, elle a souligné que ces valeurs deviennent d’autant plus importantes.
Elle a également confirmé que le programme d’apprentissage du cours d’histoire sera adapté aux réalités récentes du pays, notamment en ce qui concerne la guerre de l’Est. L’objectif est de former des enfants congolais éclairés, afin qu’ils deviennent de meilleurs citoyens et qu’ils ne tombent pas dans le piège de la division.
Profitant de cette tribune, le Ministre MUYAYA a abordé deux communiqués publiés par la DGDA du Nord-Kivu et de Kinshasa. Il a démenti une fausse note de service attribuée à son directeur, qui prétendait que toutes les marchandises provenant des territoires occupés seraient considérées comme venant de l’étranger. La DGDA du Nord-Kivu a fermement démenti cette information.
Le ministre a également mis en garde contre les fausses informations circulant sur les réseaux sociaux et a appelé les journalistes à se méfier des manipulations. Il a exhorté les Congolais, tant sur le territoire national qu’à l’étranger, à rester vigilants face aux menaces extérieures et à s’approprier la campagne patriotique « Congolais Telema », pour veiller sur chaque centimètre du territoire national.
Cette conférence de presse a permis de rappeler l’importance de la redevabilité du gouvernement face aux défis éducatifs engendrés par des circonstances tragiques, tout en réaffirmant l’engagement des autorités à protéger l’éducation des plus vulnérables.
Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu