Rwandair en crise opérationnelle après l’interdiction de survol de l’espace aérien congolais

La compagnie aérienne rwandaise Rwandair traverse une période critique, contrainte de suspendre plusieurs vols vers l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Cette décision fait suite à l’interdiction imposée par les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) de survoler son espace aérien, une mesure aux conséquences financières lourdes pour la compagnie d’État. 

Yvonne Makolo., Directrice Générale de Rwandair

Dans une déclaration rendue publique mardi, Yvonne Makolo, Directrice générale de Rwandair, a confirmé l’impact immédiat de cette restriction géopolitique : 
« L’impact du refus du survol de l’espace aérien de la RDC est (que) nous avons suspendu plusieurs destinations dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment vers Abuja, Cotonou, Brazzaville etc. C’est très malheureux que cette situation politique impacte une compagnie d’aviation », a-t-elle déploré. 

Ces suspensions obligent Rwandair à contourner l’espace aérien congolais, allongeant significativement les temps de vol et augmentant les coûts opérationnels, notamment en carburant et en maintenance. Pour une compagnie déjà fragilisée par les défis post-pandémiques, cette mesure représente un défi de taille. 

Les suspensions concernent des liaisons clés pour les échanges commerciaux et le tourisme, comme les vols vers Abuja (Nigeria), Cotonou (Bénin) ou Brazzaville (Congo). Les passagers habituels de ces trajets, notamment des hommes d’affaires et diplomates, devront désormais opter pour des escales plus longues ou d’autres compagnies, risquant d’affaiblir la compétitivité de Rwandair dans la région. 

Pour l’heure, Rwandair n’a pas communiqué de calendrier pour le rétablissement de ses vols suspendus. La compagnie mise sur une révision de ses plans de vol et une optimisation de ses routes alternatives pour limiter les pertes. 

Alors que Rwandair tente de naviguer dans ces eaux troubles, la balle est désormais dans le camp des diplomates. La résolution de ce différend pourrait non seulement redonner des ailes à la compagnie rwandaise, mais aussi servir de test pour la coopération régionale en période de tensions. 

Par Venance Maxico

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