Rwanda encourage le retrait des rebelles AFC-M23 de Walikale, une avancée fragile vers la paix dans l’Est de la RDC

Le gouvernement rwandais a salué dimanche 23 mars le retrait des rebelles de l’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23) de Walikale, une localité stratégique du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), occupée depuis le 19 mars. Ce repositionnement, annoncé par le groupe armé lui-même, intervient dans le cadre des efforts de désescalade issus de l’accord de cessez-le-feu signé à Doha le 18 mars sous médiation qatarie.

Dans un communiqué publié sur X, le Rwanda a qualifié ce retrait de « geste positif en appui aux initiatives de paix », tout en rappelant son attachement au processus engagé avec Kinshasa. De son côté, l’AFC-M23 a justifié ce mouvement dans un communiqué daté du 22 mars, invoquant le « cessez-le-feu unilatéral » déclaré le 22 février 2025.

Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont pris acte de ce retrait, précisant dans un communiqué du 22 mars qu’elles observeraient « avec vigilance » le repli des rebelles « jusqu’à l’Est de Kibati ». L’armée congolaise a également annoncé suspendre ses opérations offensives et appelé les milices d’autodéfense Wazalendo à en faire autant, afin de « créer un environnement propice à la désescalade ».

Cependant, les pourparlers directs entre Kinshasa et l’AFC-M23, initialement prévus le 18 mars à Luanda sous médiation angolaise, ont échoué en raison du boycott des rebelles. Ces derniers, soutenus selon les Nations unies et Kinshasa par l’armée rwandaise, contrôlent depuis plus de deux ans des zones clés du Nord et Sud-Kivu, dont les villes de Goma et Bukavu.

Malgré les avancées diplomatiques, la situation sur le terrain reste critique. L’offensive de l’AFC-M23 a déplacé plus de 2,5 millions de personnes et plongé la région dans une crise humanitaire aiguë, marquée par des pénuries alimentaires, des violences sexuelles et un accès limité aux soins. Les organisations internationales dénoncent régulièrement les exactions attribuées aux rebelles et aux forces étrangères, tandis que Kigali nie toute implication directe.

Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu

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