Les Roumains sont appelés à voter ce dimanche pour élire leur prochain président, six mois après l’invalidation historique du scrutin d’octobre 2024, une première dans l’histoire démocratique du pays depuis la chute du régime communiste en 1989.
En octobre dernier, la Cour constitutionnelle roumaine avait annulé les résultats de l’élection présidentielle, invoquant de « graves irrégularités » dans le processus électoral. Plusieurs organisations de la société civile et partis d’opposition avaient dénoncé des fraudes massives, allant de la falsification de procès-verbaux au bourrage d’urnes dans certaines régions. Le président sortant, Ion Marinescu, qui avait été déclaré vainqueur, s’était vu contraint de suspendre sa prise de fonction dans un climat de forte tension politique.
Depuis, un gouvernement intérimaire dirigé par la Première ministre Elena Dragomir a assuré la gestion des affaires courantes, en promettant de garantir un nouveau scrutin transparent et équitable. Des observateurs internationaux de l’OSCE et de l’Union européenne ont été déployés à travers le pays pour surveiller le bon déroulement du vote.
La campagne électorale, écourtée mais intense, a vu s’affronter les mêmes principaux candidats : Radu Ionescu, représentant du Parti libéral-démocrate (centre-droit), et Andreea Petrescu, cheffe de file du Parti social-populaire (centre-gauche). Les sondages donnent les deux favoris au coude-à-coude, dans un contexte marqué par la défiance envers la classe politique et la montée de l’extrême droite.
« Cette élection est un test pour notre démocratie. Nous devons restaurer la confiance dans les institutions », a déclaré Ionescu lors de son dernier meeting à Cluj-Napoca. De son côté, Petrescu a appelé à « tourner la page de la crise et à engager un nouveau pacte social avec les Roumains ».
Près de 19 millions d’électeurs sont attendus dans les bureaux de vote. Les résultats provisoires sont attendus dans la nuit de dimanche à lundi, tandis qu’un second tour pourrait être organisé dans deux semaines si aucun candidat n’obtient la majorité absolue.