Le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, et son homologue de la Justice, Guillaume Ngefa, ont coanimé ce mercredi une conférence de presse conjointe axée sur les priorités et les défis du secteur judiciaire en République Démocratique du Congo.

Le ministre d’État chargé de la Justice, Guillaume Ngefa, a dressé un bilan sans concession de son secteur, pointant du doigt une corruption persistante et un manque d’indépendance au sein de l’appareil judiciaire.
« Si nous voulons vraiment lutter contre la corruption, il faut que nous puissions avoir les règles de transparence ; notre justice manque d’indépendance », a-t-il souligné.
M. Ngefa a également exprimé son inquiétude face aux conditions de détention dans certaines prisons, citant notamment le cas de la prison de Kasapa au Lualaba, où plus de 800 cas de tuberculose aura été recensés parmi les 2 600 détenus.
Malgré ce constat alarmant, le ministre s’est montré optimiste quant à la possibilité de réformer en profondeur le système.
Parmi les mesures phares qu’il entend mettre en œuvre figurent :
- L’adoption de lois renforçant la lutte contre la corruption afin d’améliorer le climat des affaires ;
- La création d’un parquet financier spécialisé;
- La modernisation de l’administration judiciaire, notamment par la digitalisation des services.
« Ma politique, conformément à la vision du chef de l’État, est de lutter contre la corruption en collaborant étroitement avec le Conseil supérieur de la magistrature », a-t-il affirmé.
Interrogé sur les récentes nominations de magistrats dans les zones sous contrôle du groupe AFC/M23, le ministre a fermement rappelé que de tels actes, posés par des entités non-étatiques, sont « nuls et non avenus ».
Il a annoncé que le gouvernement publierait prochainement une ordonnance invalidant tous les actes judiciaires et administratifs émis par ces groupes en violation de la Constitution.
Enfin, Guillaume Ngefa a évoqué les projets de construction de nouvelles prisons, initiés sous la législature précédente, afin d’améliorer les conditions de détention.
Plusieurs sites sont prévus, notamment à Maluku, Mbankana, et à la Cité Maman Mobutu à Kinshasa.
Il a conclu en réaffirmant sa volonté d’incarner une justice proche des citoyens :
« Mon style, c’est celui d’un ministre de la périphérie… tout près de la population. »
Par Horus-Gabriel Buzitu