Réforme historique de la justice en RDC : 59 résolutions adoptées lors de l’Assemblée Générale du CSM

La Cheffe du Gouvernement, Judith Suminwa Tuluka, a clôturé ce jeudi 17 avril 2025 l’Assemblée Générale Ordinaire du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), un événement décisif pour la réforme du système judiciaire congolais. Présidant la cérémonie au nom du Chef de l’État, elle a dévoilé un plan ambitieux articulé autour de 59 résolutions et 8 recommandations, destinées à moderniser la justice et à renforcer l’État de droit en République démocratique du Congo.

Parmi les mesures phares adoptées figurent :

  1. La numérisation intégrale des services judiciaires : Une transition vers des procédures électroniques pour accélérer les dossiers, lutter contre la corruption et améliorer l’accès à la justice.
  2. La construction de cités légistes dans toutes les provinces : Des complexes dédiés hébergeant tribunaux, bureaux d’avocats et centres de formation pour désengorger les juridictions et rapprocher la justice des citoyens.
  3. L’autonomie budgétaire du pouvoir judiciaire : Un budget de 736 milliards de francs congolais (FC) alloué pour 2026, garantissant l’indépendance financière des institutions.
  4. La création de nouvelles juridictions spécialisées : Des tribunaux pour enfants et militaires, afin de répondre aux enjeux spécifiques de ces secteurs.

Dans son allocution, Judith Suminwa Tuluka a réaffirmé l’engagement total du gouvernement en faveur de ces réformes, qualifiant les magistrats de « gardiens de l’État de droit et artisans d’un avenir où chaque Congolais pourra se tenir debout, assuré de ses droits ». Un message fort adressé à une institution souvent critiquée pour ses lenteurs et son manque de transparence.

Pour garantir la mise en œuvre concrète de ces réformes, un cadre permanent de concertation entre le Gouvernement et le CSM sera instauré. Objectif : superviser l’application des résolutions, résoudre les blocages administratifs et assurer un dialogue continu entre les parties prenantes. « Cette collaboration structurée est la clé pour transformer les promesses en réalité », a souligné un membre du CSM sous couvert d’anonymat.

La construction des cités légistes, par exemple, nécessitera des investissements colossaux et une coordination interprovinciale inédite.

Par ailleurs, l’autonomie budgétaire devra s’accompagner d’une gestion rigoureuse pour éviter les détournements, un fléau récurrent en RDC. « Le budget doit être un outil d’émancipation, pas une nouvelle source de clientélisme », alerte Me Jacques Lupemba, avocat et militant anticorruption.

Reste à voir si les acteurs politiques et judiciaires parviendront à incarner cet élan réformateur, dans un pays où les attentes citoyennes sont immenses.

Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *