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Dans une interview exclusive accordée au magazine Jeune Afrique, l’opposant politique Seth Kikuni a lancé une charge virulente contre le président Félix Tshisekedi, remettant en cause sa capacité à incarner l’avenir de la République Démocratique du Congo (RDC). Alors que le débat sur la gouvernance et les performances du régime s’intensifie, Kikuni dresse un bilan sans concession d’un quinquennat jugé décevant, relançant les interrogations sur l’avenir politique du pays.
Seth Kikuni, connu pour ses analyses tranchantes, n’a pas mâché ses mots. « La RDC n’a pas besoin de Félix Tshisekedi pour se projeter vers l’avenir », a-t-il déclaré, soulignant ce qu’il qualifie d’« échecs majeurs » du régime actuel. Selon lui, malgré des promesses répétées depuis l’accession au pouvoir de Tshisekedi en 2019, les résultats concrets se font attendre.
Parmi les griefs principaux :
Une pauvreté endémique : « Les Congolais continuent de survivre, pas de vivre. Plus de 70 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, malgré les immenses richesses du pays », déplore-t-il.
Des infrastructures défaillantes : Routes impraticables, écoles et hôpitaux sous-équipés, et un réseau énergétique obsolète.
Une corruption persistante : « Les institutions restent minées par des pratiques opaques. Les détournements de fonds publics sont une gangrène », accuse-t-il.
Kikuni a également critiqué la gestion des ressources minières de la RDC, deuxième réserve mondiale de cuivre et premier producteur de cobalt. « Comment expliquer que ce pays, si riche en minerais, ne parvienne pas à transformer cette manne en développement pour sa population ? Le leadership actuel manque de vision stratégique », a-t-il asséné.
L’opposant a pointé du doigt l’insécurité persistante dans l’Est, où les groupes armés, dont le M23 soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, continuent de semer la terreur. « Les civils meurent chaque jour, et le gouvernement semble impuissant », a-t-il martelé.
Sur le plan économique, Kikuni a dénoncé une crise structurelle, marquée par une inflation galopante (23 % en 2024), un chômage massif chez les jeunes et une dette publique en hausse. « Le régime navigue à vue, sans plan clair pour industrialiser le pays ou créer des emplois durables », a-t-il ajouté.
Seth Kikuni en appelle à une alternance générationnelle.
« Il est temps de passer le flambeau à une nouvelle génération de dirigeants, innovants et intègres, capables de rompre avec les pratiques du passé », a-t-il insisté.
Pour lui, la RDC doit prioriser une gouvernance transparente, avec une lutte accrue contre la corruption, une valorisation locale des ressources minières, pour créer des emplois et des industries et une solution durable à l’insécurité dans l’Est, via une coopération régionale renforcée.
Redaction : Dieumerci Anawezi