Dans un entretien exclusif accordé à L’INTERVIEW ÉCO, le ministre congolais des Hydrocarbures, Aimé Molendo Sakombi, a détaillé la stratégie du gouvernement pour relancer l’exploration pétrolière, malgré les critiques environnementales et les défis géopolitiques. Entre l’ouverture de 52 nouveaux blocs pétroliers dans la cuvette centrale, les audits des activités de Perenco et un partenariat avec le géant suisse Trafigura, Kinshasa mise sur l’or noir pour diversifier son économie.
Le ministre a confirmé le découpage de 55 blocs pétroliers (dont 3 déjà attribués à COMICO) dans le bassin sédimentaire de la cuvette centrale, une initiative visant à valoriser le potentiel national et attirer les investisseurs. Cette décision, prise après l’annulation en 2024 d’un appel d’offres jugé irrégulier, suscite toutefois l’opposition de la coalition ‹‹ Notre Terre Sans Pétrole ›› (NTSP), qui dénonce un risque écologique catastrophique pour les forêts et les communautés locales.
Alors que Perenco, principal opérateur pétrolier en RDC, prévoit d’augmenter sa production à 100 000 barils par jour d’ici fin 2025 grâce à des forages offshore, ses activités font l’objet de deux audits mandatés par l’État :
- Alex Stewart International vérifie les déclarations de production officiellement 19 500 barils/jour en moyenne.
- ERM évalue l’impact environnemental, après des accusations de pollution à Muanda.
Le ministre rappelle que « la transparence est essentielle« , tout en soulignant les initiatives ESG de Perenco, comme la réduction de 50 % du torchage d’ici 2030.
Entre opportunités économiques et risques écologiques, la RDC navigue en eaux troubles. Le ministre en appelle à « un dialogue inclusif« , mais la course aux investissements pétroliers semble déjà lancée.
Par Dieumerci Anawezi