RDC : Les Églises catholique et protestante engagent un dialogue avec les rebelles du M23 à Goma sans l’accord du président Felix Tshisekedi ??

Ce mercredi 12 février 2025, une délégation conjointe de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) a rencontré, ce mercredi 12 février, les dirigeants terroristes de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et du M23, Corneille Nangaa et Bertrand Bisimwa, à Goma. Cette initiative, visant slon les clergés à promouvoir un « dialogue inclusif »

Les religieux, conduits par Mgr Donatien Nshole (secrétaire général de la CENCO) et le Révérend André Bokondoa (président de l’ECC), ont présenté leur « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC ». Ce plan propose un cadre de dialogue incluant « tous les acteurs, y compris ceux qui ont pris les armes », selon les termes de Mgr Nshole

L’objectif déclaré : convaincre les rebelles que « la lutte armée n’est pas la solution » et obtenir un cessez-le-feu immédiat, ainsi que la réouverture de l’aéroport et du port de Goma, vitaux pour l’aide humanitaire.

Cependant, des questions persistent sur la facilité avec laquelle la délégation a pu entrer à Goma, territoire contrôlé par le M23, alors que l’aéroport est inopérant. Les images de la rencontre, montrant des échanges détendus entre religieux et rebelles, ont également choqué une partie de l’opinion publique

Cette initiative intervient une semaine après que les Églises aient soumis une proposition de sortie de crise au président Félix Tshisekedi, incluant un dialogue avec le M23. Bien que le chef de l’État ait accueilli « avec attention » leur plan, il a précisé, via son ministre de la Communication Patrick Muyaya, qu’il n’avait « pas mandaté les clergés » pour engager des pourparlers le liant politiquement

L’UDPS, parti au pouvoir, et l’Union sacrée de la nation ont vivement critiqué l’approche, craignant qu’elle ne légitime les revendications des rebelles et n’affaiblisse la position de Kinshasa. « Dialoguer avec des groupes soutenus par le Rwanda, c’est risquer de valider leur stratégie d’agression », a dénoncé un membre de l’UDPS

Par ailleurs, la proposition des Églises insiste sur la nécessité d’impliquer « des Congolais à la tête du M23 », comme l’a souligné Mgr Siku Melchisedek, évêque de Butembo : « S’il faut dialoguer, qu’on nous dise avec qui… Si réellement il y a un Congolais à la tête du M23, pourquoi doit-il passer par un pays étranger pour parler à ses compatriotes ? »

Cependant, les récentes offensives du M23 vers le Sud-Kivu et les combats à Lubero rappellent que la situation militaire reste volatile. Les FARDC, appuyées par les forces de la SADC, tentent de contenir l’avancée rebelle, mais peinent à reprendre l’initiative

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