Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a présidé ce vendredi 4 avril 2025 la 38ᵉ réunion ordinaire du Conseil des Ministres à la Cité de l’Union Africaine. Au cœur des débats : la modernisation urgente de la voirie et de l’assainissement à Kinshasa, ainsi que la finalisation de l’affectation de 5 000 magistrats pour désengorger le système judiciaire.
- Kinshasa en crise : le Chef de l’État exige des solutions durables pour la voirie et l’assainissement
Le Président a ouvert la séance en revenant sur les engagements pris lors du Conseil des Ministres du 24 janvier 2025, où il avait inspecté les travaux d’assainissement autour du Grand Marché. « Tous les projets de construction et de réhabilitation doivent intégrer une vision durable », a-t-il rappelé, soulignant que Kinshasa, vitrine du pays, doit « affronter les défis urbains du futur ».

Malgré les efforts du Ministre d’État aux Infrastructures, du Ministre des Finances et du Gouverneur de Kinshasa, la situation reste alarmante : routes dégradées, canalisations obstruées et quartiers inondables paralysent la mobilité et la santé publique. « Cette situation entrave la vie quotidienne de millions de Kinois. Il est impératif d’agir rapidement », a insisté le Chef de l’État.
Pour accélérer les réformes, le Président a demandé à la Première ministre Judith Suminwa Tuluka de créer une Commission ad hoc, associant son Cabinet, les ministères concernés et le gouvernorat de Kinshasa. Cette commission devra évaluer l’état des infrastructures, proposer des mesures d’urgence et instaurer un mécanisme de suivi périodique. Un premier rapport est attendu sous 30 jours, avec des pistes pour « restaurer les infrastructures et prévenir de nouvelles dégradations ».
- Renforcer la justice : 5 000 magistrats pour combler un déficit historique
Second axe majeur de la réunion : la finalisation de l’affectation des 5 000 magistrats recrutés en 2022. Le Président a déploré un système judiciaire longtemps sous-dimensionné, avec seulement 3 000 magistrats pour 100 millions d’habitants. « Cette lacune entrave l’accès à la justice et la crédibilité de notre État de droit », a-t-il martelé.
Après la nomination d’un premier groupe de 2 500 magistrats en 2023, un second lot de 2 500 juges et procureurs a été officialisé par ordonnances le 28 mars 2025. Pour garantir leur déploiement efficace, le Chef de l’État a exigé une collaboration accrue entre la Première ministre, le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), les ministères de la Justice, du Budget et des Finances. Priorités : accélérer les formations, finaliser les mécanisations et répartir équitablement les magistrats sur le territoire. « Cela témoigne de notre volonté inébranlable d’améliorer l’accès à la justice pour tous », a-t-il affirmé.
En clôture, le Président a appelé à une mobilisation sans faille du gouvernement. Si Kinshasa symbolise le chantier urgent des infrastructures, la réforme judiciaire incarne, elle, un pilier de la gouvernance. Deux priorités qui exigent rigueur et coordination pour répondre aux attentes d’une population en quête de services publics efficaces.
La Première ministre a jusqu’à fin avril pour rendre compte des avancées, sous le regard vigilant d’un Chef de l’État déterminé à transformer les promesses en réalisations tangibles.
Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu