A l’occasion du briefing de presse conjoint tenu mardi 3 juin 2025 au Studio maman Angebi de la RTNC, le Général-Major Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) accompagné du Porte-paroledu Gouvernement, Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, s’est exprimé sur plusieurs sujets sensibles, notamment les rumeurs concernant la fuite supposée du Général Amisi Kumba, alias Tango Four, et les arrestations récentes d’officiers issus de l’espace swahiliphone. Il a cherché à dissiper les malentendus, qualifiant certaines de ces rumeurs de « faux débat ».
Interrogé sur l’appartenance communautaire des militaires, le Général-Major a fermement rappelé le principe fondamental de transcendance des affiliations tribales au sein de l’armée. « Il est important de noter que le militaire ne fait pas partie d’une communauté au sens traditionnel. Les militaires n’ont pas de syndicalistes. Il ne faudrait pas que des personnes se regroupent pour défendre un militaire et partager des histoires sur les réseaux sociaux. Pour un militaire, son représentant syndical est son supérieur hiérarchique », a souligné Ekenge.
Concernant les arrestations de certains officiers, il a apporté des éclaircissements sur la rigueur disciplinaire qui s’applique uniformément. « C’est un faux débat. La rigueur s’applique à tout militaire qui a choisi de servir sous le drapeau », a-t-il déclaré, martelant que la discipline militaire est aveugle aux origines. « Aucun militaire n’est au-dessus de la discipline, quelle que soit sa région ou son origine linguistique. Ce genre de lecture tribale met en danger la stabilité et l’unité de nos forces », a-t-il insisté, dénonçant avec fermeté toute tentative d’ethnicisation des mesures disciplinaires.
Le porte-parole a précisé que ces arrestations concernent des officiers accusés d’avoir enfreint des consignes strictes, et non une purge ciblée. Il s’agirait plutôt d’un rappel à l’ordre indispensable dans un contexte où la discipline est primordiale. « Évitons d’importer dans l’armée des querelles tribales ou régionalistes. L’uniforme militaire est un symbole d’unité nationale, pas un marqueur ethnique », a-t-il ajouté.
Sur les rumeurs persistantes concernant la fuite du Général Tango Four, le porte-parole a apporté un démenti circonstancié. « Hier, j’ai parlé avec lui. Je ne sais pas s’il a fui aujourd’hui. Il m’a envoyé le communiqué sur le contrôle biométrique et les contrôles généraux qui sont prévus. C’est lui qui me l’a envoyé. Je ne sais pas s’il est parti aujourd’hui. Lui, il ne touche pas aux fonds de l’armée. Son rôle est de contrôler le fonctionnement, de surveiller comment nous gérons les ressources humaines et logistiques. Il rend compte au ministre de la Défense, mais il ne gère pas des millions. »
Concernant spécifiquement les rumeurs de fuite, Ekenge a ajouté : « Je ne sais pas s’il a fui, mais au niveau de l’armée, nous n’avons pas cette information. Peut-être que les Niosologues peuvent vous donner des réponses, mais moi, j’ai parlé avec lui hier, donc c’était avant-hier. Hier soir, il m’a appelé et m’a dit qu’il allait m’envoyer le communiqué. Je l’ai ensuite envoyé à Madame la DG de la RTNC. »
En conclusion, le Général Ekenge a réaffirmé le cadre légal strict régissant les militaires : « De plus, les militaires ne peuvent pas s’affilier à une association ou à un syndicat. La loi interdit clairement la formation d’associations tribales ou de groupes similaires. » Ce briefing visait clairement à réaffirmer l’autorité de l’institution militaire et son attachement indéfectible à l’unité nationale et à la discipline, par-delà toute considération ethnique ou régionale.
Par Horus-Gabriel Buzitu