Le député national Gratien de Saint-Nicola Iracan Unen a été radié ce lundi du parti Ensemble pour la République, formation politique dirigée par Moïse Katumbi. Cette décision, officialisée par un communiqué du parti, sanctionne des « manquements graves à la discipline » et un « comportement attentatoire à son image ». Une issue qui couronne plusieurs mois de tensions internes, marqués par des accusations publiques et des appels à la mobilisation controversés.
La rupture entre Gratien et Ensemble pour la République remonte au 31 juillet 2024, date à laquelle le député avait été suspendu après avoir lancé un appel public à la « mobilisation générale » des membres du parti à Kinshasa. Dans des vidéos virulentes, il avait accusé certains cadres du parti d’être des « manipulateurs » et des « gangsters », menaçant de les exclure s’ils ne se conformaient pas à sa vision.
Le parti, alors dirigé par Moïse Katumbi (absent du pays depuis plusieurs mois pour des raisons non précisées), avait qualifié ces actions de « dérives inacceptables». Après huit mois de suspension sans dialogue, la radiation définitive a été actée, selon le communiqué, pour « avoir persisté dans des méthodes contraires aux valeurs du parti».
Peu après l’annonce de son exclusion, Gratien a réagi avec fracas sur son compte X (ex-Twitter) :
« Suite à ma vidéo dénonçant la prise en otage de l’organisation de ma famille politique et l’incompétence de ceux qui se disent proches de Moïse Katumbi, je viens de recevoir une excellente nouvelle… C’est une très grande joie d’être définitivement exclu du parti Ensemble… Je serai enfin libre dans mes ambitions prochaines : CANDIDAT PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE aux prochaines échéances électorales. »
Le député a également annoncé son intention de récupérer officiellement sa notification d’exclusion pour en authentifier la validité, avant de « célébrer cette victoire ».
Malgré que le parti n’a pas encore commenté publiquement la sortie de Gratien, des sources internes évoquent un « nettoyage nécessaire » pour préserver l’unité.
L’exclusion de Gratien de Saint-Nicola Iracan Unen d’Ensemble pour la République démontre les fractures au sein d’un parti jadis perçu comme un bloc monolithique par certains membres. Alors que les ambitions présidentielles s’affichent ouvertement, cette crise pourrait redessiner les alliances à l’approche des élections de 2027. Pour Gratien, l’enjeu sera désormais de transformer sa « libération» en dynamique électorale.
Par Horus-Gabriel Buzitu