Le gouvernement congolais, par la voix du ministre de la Pêche et Élevage, Jean-Pierre Tshimanga Buana, a annoncé ce dimanche le lancement d’une campagne nationale de vaccination des animaux dès la semaine prochaine. Cette initiative vise à endiguer la propagation des maladies zoonotiques, qui menacent à la fois le bétail et les populations, selon un communiqué officiel du ministère.
La campagne ciblera les fermes publiques et privées à travers le pays, avec un accent sur les provinces à haut risque comme le Kongo Central, où les services vétérinaires ont récemment alerté sur des foyers de maladies animales. Parmi les pathologies prioritaires figurent la rage, la peste des petits ruminants (PPR), et la fièvre aphteuse, dont les impacts économiques et sanitaires sont dévastateurs pour les éleveurs et les communautés rurales.
Le ministre Tshimanga a souligné l’importance de cette opération pour préserver le capital économique des éleveurs et garantir la sécurité alimentaire, rappelant que le secteur agricole et animalier est un pilier du développement national.
Sur ce, le gouvernement va mettre en place des stratégies pour éviter la propagation de ces épidémies dévastatrices:
- Approche territoriale : Les équipes de vaccinateurs seront déployées dans les zones critiques, avec un appui logistique renforcé par des outils numériques comme la plateforme DHIS2. Ce système permet un suivi en temps réel des vaccinations et des cas suspects de zoonoses, améliorant la réactivité face aux épidémies.
- Collaboration multisectorielle : Le ministère travaillera avec l’OMS, la FAO et des partenaires locaux pour sensibiliser les éleveurs et les autorités traditionnelles. Des relais communautaires et des radios rurales diffuseront des messages clés sur l’importance de la vaccination.
- Subventions : À l’instar des modèles réussis au Togo, où les petits ruminants sont vaccinés à 100 FCFA par tête, la RDC envisage des tarifs subventionnés pour encourager la participation massive des éleveurs.
La RDC reste vulnérable aux zoonoses en raison de sa biodiversité et de ses frontières poreuses. En 2024, plus de 16 000 cas suspects de variole du singe (Mpox) y ont été enregistrés, rappelant l’urgence d’une approche « Une seule santé » intégrant santé animale, humaine et environnementale.
Si cette campagne s’avère efficace, elle pourrait servir de modèle pour d’autres pays africains confrontés à des défis similaires. Le gouvernement promet un bilan chiffré dans les semaines suivant le lancement, avec un accent sur la couverture vaccinale et la réduction des foyers infectieux.
Selon le gouvernement cette campagne incarne une synergie rare entre innovation technologique, engagement politique et mobilisation communautaire. Reste à savoir comment celles-ci pourra protéger à la fois les animaux et les populations, dans un pays où l’élevage est synonyme de survie pour des millions de familles.
Par Dieumerci Anawezi