La République Démocratique du Congo (RDC) fait face à une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent, tandis que le financement de l’aide internationale connaît une chute vertigineuse, atteignant son plus bas niveau depuis une décennie.
Selon les derniers chiffres du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), arrêtés au 15 octobre 2025, seulement 458 millions de dollars américains ont été mobilisés pour répondre aux besoins humanitaires en RDC.
Cette somme ne représente qu’un financement de 16% du Plan de Réponse Humanitaire évalué, lui, à 2,5 milliards de dollars.
Si le montant actuel de 458 millions de dollars est comparable aux niveaux de financement de 2016, le contexte a radicalement changé.
À l’époque, les besoins estimés s’élevaient à 689 millions de dollars. Aujourd’hui, ils ont été multipliés par plus de 3,5 creusant un fossé abyssal entre les besoins criards de la population et les ressources disponibles.
Cette crise de financement est largement attribuée à une baisse significative des contributions des donateurs traditionnels, notamment des États-Unis.
Washington, historiquement l’un des principaux bailleurs de fonds humanitaires, a réduit son enveloppe pour l’année 2025, forçant les agences onusiennes et les ONG sur le terrain à revoir leur copie, selon l’expression d’un travailleur humanitaire.
Sans fonds suffisants, la prévention et la réponse aux crises sanitaires, comme le choléra ou la rougeole, seront compromises, et l’insécurité alimentaire risque de s’aggraver considérablement.
Les acteurs humanitaires appellent à une mobilisation urgente et renouvelée de la communauté internationale.
Sur le terrain, les conséquences de ce sous-financement sont déjà dramatiques, dans un pays qui compte encore près de 6 millions de déplacés et où 27 millions de personnes sont en insécurité alimentaire.
Par Dieumerci Anawezi