Le Cabinet de la Première ministre congolaise suspend tout décaissement du plan de relance de SOTEXKI SA (5,6 millions USD) et somme le ministre de l’Industrie de fournir sous 48 heures un rapport complet sur la gestion opaque du dossier.
Dans une note officielle datée du 6 juin 2025, le Directeur de Cabinet de la Primature, Mickael Lukoki Nsimératique, a adressé un ultimatum cinglant au ministre de l’Industrie et du Développement des PME/PMI. Motif : l’absence totale de transparence autour du financement de la deuxième tranche (5.605.170 USD) du plan de relance de l’entreprise publique SOTEXKI SA, pourtant approuvé « à titre exceptionnel » par le Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI).
La Primature déplore n’avoir reçu aucune réponse à sa demande du 24 mars 2025 (réf. CAB/PM/ECOFIM/CNK/2025/914), exigeant :
- Un état des lieux actualisé de SOTEXKI SA,
- Des propositions concrètes pour sauver l’entreprise publique,
alors même que le FPI a déjà engagé les fonds de la deuxième tranche. Un constat d’autant plus alarmant que la Première ministre Judith Tuluka Suminwa avait été alertée dès janvier 2025 par Bandjoko Wenda, notable de la Tshopo, sur la dégradation de la société.
Face à ce « manquement aux principes de bonne gouvernance », la cheffe du gouvernement ordonne :
- Un rapport circonstancié sur l’exécution du plan depuis septembre 2022 (décaissements, actions, résultats),
- Une note d’orientation actualisée détaillant les obstacles et mesures correctives.
« Tout décaissement de fonds lié à ce Plan de relance est suspendu jusqu’à nouvel ordre. »
Le courrier, copié au Président de la République Félix Tshisekedi et aux ministres des Finances et du Portefeuille, souligne l’urgence de clarifier l’utilisation des fonds publics. La SOTEXKI SA, stratégique pour l’industrie textile congolaise, cristallise les enjeux de lutte contre la mauvaise gestion et de redynamisation du tissu économique national.
Le ministre de l’Industrie a désormais 48 heures pour se justifier. En cas de nouvelle carence, des sanctions administratives pourraient être déclenchées.
Par Horus-Gabriel Buzitu