La Première ministre de la République Démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa Tuluka, a réuni ce mercredi 4 mars 2025 à Kinshasa les principaux partenaires techniques et financiers du pays, dont la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque africaine de développement (BAD). L’objectif : harmoniser les efforts pour répondre à l’urgence humanitaire dans l’Est du pays, ravagé par l’avancée des groupes armés et l’occupation rwandaise.
Cette rencontre stratégique s’est concentrée sur trois axes prioritaires, jugés « vitaux » par le gouvernement pour soulager les millions de civils pris au piège des violences.
1. Garantir l’accès aux zones occupées
Malgré les blocages imposés par les forces rebelles et l’armée rwandaise, le gouvernement et ses partenaires ont insisté sur la nécessité de sécuriser les couloirs humanitaires. « Des centaines de milliers de personnes sont coupées de toute aide. Nous devons briser ce siège inhumain », a déclaré Judith Suminwa. Les participants ont planifié des mécanismes de négociation avec les acteurs locaux et internationaux pour faciliter l’accès des ONG aux populations vulnérables.
2. Réouverture des aéroports de Goma et Kavumu
Pour accélérer l’acheminement de l’aide, la réouverture urgente des aéroports de Goma (Nord-Kivu) et de Kavumu (Sud-Kivu) a été actée. Ces infrastructures, partiellement contrôlées par les rebelles du M23, sont essentielles pour transporter vivres, médicaments et matériel logistique. La Banque mondiale a promis un soutien financier pour réhabiliter les pistes et sécuriser les vols humanitaires.
3. Maintenir les systèmes bancaires en zones occupées
Face à l’effondrement économique dans les territoires occupés, le gouvernement et ses partenaires ont convenu de sauvegarder les services financiers. Des solutions temporaires, comme des plateformes de transfert d’argent mobile et des fonds d’urgence, seront déployées pour permettre aux populations d’accéder à des liquidités. « Sans argent, les familles ne peuvent même plus acheter de l’eau ou du savon », a souligné un représentant de la BAD.
Judith Suminwa a clôturé la réunion en réitérant l’engagement de son gouvernement à « travailler main dans la main avec les partenaires humanitaires ». Elle a annoncé la création d’une task force interministérielle pour superviser la mise en œuvre des décisions et lever les obstacles bureaucratiques. « Cette crise exige une réponse rapide, coordonnée et sans faille », a-t-elle insisté.
L’Est de la RDC compte aujourd’hui 7 millions de déplacés internes, selon l’ONU. Les violences persistantes, les pillages et les restrictions d’accès à l’aide plongent la région dans une catastrophe humanitaire sans précédent. Les enfants, privés d’écoles et de soins, paient le plus lourd tribut.
Rédaction : Horus Gabriel Buzitu