RDC : La Peine de Mort Requise contre l’Ancien Président Joseph Kabila

Un réquisitoire d’une extrême gravité a été prononcé à l’encontre de l’ancien chef de l’État congolais. Devant la Haute Cour militaire de Kinshasa, le ministère public, représenté par le général Lucien René Likulia, a demandé la condamnation à mort de Joseph Kabila. L’ancien président est poursuivi pour une série de chefs d’accusation, incluant des crimes de guerre, la trahison et l’organisation d’un mouvement insurrectionnel.

Outre cette sentence capitale, le parquet militaire a requis des peines complémentaires : vingt ans de prison pour apologie de crimes de guerre et quinze ans pour complot contre la sûreté de l’État.

Des Témoignages à Charge et une Proximité avec les Rebelles Pointée du Doigt

La procédure s’est appuyée sur les auditions de plusieurs témoins à charge. Parmi eux, d’anciens hauts responsables sécuritaires et politiques ont évoqué devant les juges le rôle présumé de Joseph Kabila dans la coordination de certains mouvements rebelles. Son implication dans des alliances militaires jugées contraires aux intérêts de la République a également été citée.

Le ministère public a étayé son accusation en s’appuyant sur les récents déplacements de l’exilé. Après plus de deux ans d’absence, Joseph Kabila avait en effet refait surface fin mai à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu sous contrôle de la rébellion AFC-M23, avant de se rendre à Bukavu, dans le Sud-Kivu, également tenu par les rebelles. Il y avait mené des consultations, affirmant vouloir « contribuer au retour de la paix » en RDC. Pour les procureurs, ces voyages illustrent une proximité avec les groupes armés opérant à l’est du pays, « une proximité jugée incompatible avec son statut d’ancien président et considérée comme une menace pour la souveraineté nationale ».

Un Procès Qualifié de « Purement Politique » par la Défense

Face à ces accusations, la défense de Joseph Kabila a vigoureusement contre-attaqué, dénonçant une machination. Ses avocats ont qualifié le procès de « purement politique », visant selon eux à écarter définitivement leur client de la scène publique congolaise. Ils ont en conséquence demandé l’acquittement pur et simple, arguant d’un flagrant manque de preuves matérielles.

L’affaire est désormais entre les mains de la Haute Cour militaire. Son verdict, attendu dans les prochains jours, est susceptible de constituer un tournant judiciaire et politique majeur dans l’histoire récente de la République démocratique du Congo.

Par Horus-Gabriel Buzitu

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