La Cour des Comptes de la République démocratique du Congo (RDC) a récemment mis en lumière des pratiques douteuses lors d’une mission de contrôle des finances publiques à la Gécamines, la société minière d’État. L’Inspecteur général des finances, Jules Alingete, est au centre de cette controverse.
Le 7 novembre 2023, une équipe d’inspecteurs a été dépêchée à la Gécamines pour une mission de 90 jours visant à évaluer la gestion financière de l’entreprise. Cependant, selon les déclarations du Parquet général près la Cour des Comptes, cette mission aurait pris une tournure inattendue.
Au lieu de se concentrer sur le contrôle des finances, les inspecteurs ont été rémunérés à double titre : d’abord par le Trésor public, puis par la Gécamines elle-même. Ils ont ainsi agi en tant que consultants plutôt que comme contrôleurs, ce qui constitue une faute de gestion. De plus, la durée de la mission a dépassé les quinze jours ouvrables autorisés, en violation des règles administratives.
La démarche de convocation soulève des questions quant à sa légalité. Certains experts estiment que cette procédure aurait dû être initiée par le Premier Président de la Cour des Comptes. Cependant, le parquet se dit compétent pour mener l’enquête, conformément aux prérogatives qui lui sont octroyées par la loi régissant l’organisation et le fonctionnement de la Cour des Comptes de 2018.
L’article 129 de la loi sur les finances publiques est clair quant à la qualification de la faute de gestion. Jules Alingete est suspecté d’avoir obtenu indûment environ 750 000 USD entre octobre 2023 et février 2024, causant ainsi un préjudice au pouvoir central. Les auditions devraient débuter ce jeudi 18 juillet. En cas de constat d’infractions pénales, l’affaire sera transférée aux autorités judiciaires compétentes pour les suites nécessaires, comme l’indique le Parquet général près la Cour des Comptes.