À moins de trois semaines de l’ouverture du procès historique opposant la République Démocratique du Congo (RDC) au Rwanda devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a franchi une étape cruciale en apportant, ce mercredi 22 janvier, des preuves tangibles des crimes perpétrés par le Rwanda dans l’Est de la RDC.
Le président de la CNDH, Paul Nsapu, a révélé cette avancée à l’issue d’une audience avec le vice-ministre de la Justice et Contentieux International, Samuel Mbemba, à Kinshasa. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la collaboration entre la CNDH et le gouvernement congolais, visant à garantir un aboutissement favorable à ce procès hautement symbolique.
Devant la presse, Paul Nsapu a souligné l’importance de l’implication de son institution dans ce processus judiciaire :
« Comme vous le savez, et comme l’opinion publique le sait, dans un peu moins de 25 jours se tiendra à Arusha le procès opposant la RDC au Rwanda, un pays qui agresse la RDC depuis près de 30 ans. C’est dans ce contexte que, dans le cadre de la collaboration entre la CNDH et le Gouvernement, à travers le ministère de la Justice, m’a fait l’honneur de me recevoir », a-t-il déclaré.
Les échanges entre les deux personnalités ont porté sur les preuves rassemblées par la CNDH, qui documentent les massacres, la destruction de l’écosystème et les souffrances infligées au peuple congolais depuis près de trois décennies. Ces éléments seront essentiels pour étayer la position de la RDC devant la CADHP.
Paul Nsapu a également insisté sur la nécessité d’une collaboration étroite avec les organisations partenaires pour renforcer le dossier congolais.
« Nous attendons avec espoir que le Rwanda soit condamné pour plus de 30 ans de souffrances infligées à notre pays : les massacres, la destruction de notre système écologique, et la misère imposée à notre peuple », a-t-il conclu, exprimant l’espoir d’une justice enfin rendue.
Ce procès, qui se tiendra à Arusha en Tanzanie, représente un espoir immense pour les millions de Congolais victimes de l’agression rwandaise. Les preuves apportées par la CNDH visent non seulement à obtenir une condamnation du Rwanda, mais aussi à sensibiliser la communauté internationale sur l’ampleur des crimes commis et leurs conséquences dévastatrices pour la RDC.