RDC| Kinshasa face aux inondations : l’État lance une campagne de démolition des constructions illégales

Après des inondations meurtrières en avril, les autorités congolaises s’attaquent aux habitations anarchiques sur les rives du fleuve Congo.

Début avril, de graves inondations ont frappé Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), causant la mort de plusieurs dizaines de personnes et d’importants dégâts matériels. Face à cette catastrophe récurrente, les autorités ont décidé d’agir en lançant une vaste opération de démolition des constructions illégales érigées sur les rives du fleuve Congo, zones particulièrement vulnérables lors des fortes pluies.

Kinshasa, mégalopole de près de 20 millions d’habitants, est confrontée à une urbanisation incontrôlée. De nombreux quartiers précaires se sont développés sur des terrains inondables, souvent sans autorisation ni respect des normes de sécurité. Ces habitations, fragiles et exposées, sont régulièrement emportées par les crues du fleuve Congo, aggravant le bilan humain et matériel lors des intempéries.

Les opérations de démolition, menées par les services de l’État, visent à libérer les zones à risque et à prévenir de futures tragédies. Si certaines voix soutiennent cette initiative, jugée nécessaire pour éviter de nouvelles pertes humaines, d’autres dénoncent un manque de solutions alternatives pour les populations délogées.

« Où allons-nous vivre maintenant ? L’État détruit nos maisons, mais ne nous propose rien en échange », s’indigne Marie Mbunga, habitante d’un quartier affecté.

Les inondations à Kinshasa ne sont pas un phénomène nouveau, mais leur fréquence et leur intensité s’accroissent avec les changements climatiques et l’urbanisation galopante. Les experts soulignent la nécessité d’une politique d’aménagement du territoire plus stricte, couplée à des infrastructures adaptées pour faire face aux pluies diluviennes.

Cette campagne de démolition marque-t-elle un tournant dans la gestion des risques naturels en RDC ? Pour l’heure, les actions entreprises restent perçues comme une réponse d’urgence plutôt qu’une stratégie globale. La situation appelle à une réflexion approfondie sur l’équilibre entre régulation urbaine et protection des populations les plus vulnérables.

Par Dieumerci Anawezi

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