Dans un mouvement stratégique pour valoriser son sous-sol, la République Démocratique du Congo (RDC) a signé un accord ambitieux avec la société américaine KoBold Metals, spécialisée dans l’exploration minière high-tech. Cet accord, intervenu deux jours avant la déclaration de paix de Doha avec le M23, vise à transformer la gestion des ressources minérales congolaises grâce à l’intelligence artificielle et aux investissements étrangers.
L’accord formalise trois piliers de coopération :
1. Open data géologique : KoBold numérisera gratuitement les archives géologiques historiques de la RDC, stockées au Musée royal de l’Afrique centrale, avant le 31 juillet 2025. Ces données seront accessibles via le Service Géologique National du Congo (SGNC).
2. Exploration à grande échelle : La société déposera des demandes de permis couvrant 1 600 km² avant fin juillet, utilisant ses technologies de pointe (IA, modélisation 3D) pour identifier de nouveaux gisements de « minéraux critiques ».
3. Déblocage du lithium de Manono : Le gisement de Roche Dure à Manono, paralysé par des litiges, devient une priorité. La RDC nommera un envoyé spécial avant le 31 juillet pour faciliter son acquisition et son développement par KoBold.
Des garanties pour la RDC
L’accord intègre des clauses protectrices :
– Respect strict du Code minier congolais, notamment la participation obligatoire de l’État au capital des projets.
– Mise en œuvre de Plans de Développement Communautaire (PDC) et Plans Environnementaux et Sociaux (PES) alignés sur les normes internationales (Banque mondiale, EITI).
– Transformation locale des minerais pour créer des chaînes de valeur nationales.
Contexte géopolitique et économique
L’initiative s’inscrit dans un triple cadre :
1. Pacification régionale : L’accord mentionne explicitement l’accord de paix RDC-Rwanda de juin 2025, facilité par les États-Unis, comme catalyseur d’investissements.
2. Intérêts américains : KoBold agit dans le cadre du « Corridor de Lobito », initiative US visant à sécuriser l’approvisionnement en minerais critiques tout en contournant les routes traditionnelles dominées par la Chine.
3. Volonté présidentielle : La visite de Kurt House (DG de KoBold) auprès du Président Tshisekedi en avril 2025 a pavé la voie, confirmant l’objectif de la RDC d’attirer davantage d’investissements privés américains.
Signé par le Ministre congolais des Mines et le Directeur Général de KoBold Exploration DRC S.A., ce partenariat pourrait marquer un tournant dans l’exploitation responsable des ressources minières congolaises. Reste à voir si les engagements rapides se concrétiseront en bénéfices durables pour les populations locales, dans un pays où les promesses minières ont souvent déçu.
Par Horus-Gabriel Buzitu