RDC| 17 Mai en République Démocratique du Congo : Une Date Historique et ses Répercussions

Le 17 mai est une date marquante dans l’histoire de la République Démocratique du Congo (RDC). Elle symbolise la chute du régime du maréchal Mobutu Sese Seko en 1997, après plus de trois décennies de pouvoir absolu. Ce jour-là, les troupes de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL), dirigées par Laurent-Désiré Kabila soutenu par le Rwanda et l’Ouganda (troupes étrangères), entrent triomphalement à Kinshasa, mettant fin à l’ère du Zaïre et inaugurant une nouvelle période politique.

L’arrivée de Laurent-Désiré Kabila au pouvoir fut perçue comme une libération par une grande partie de la population congolaise, épuisée par des décennies de corruption et de mauvaise gouvernance. Le pays retrouve son ancien nom, République Démocratique du Congo, marquant une rupture avec l’ère zaïroise. Cependant, l’enthousiasme initial laisse rapidement place à des désillusions. Le régime Kabila se montre autoritaire, restreint l’espace politique et peine à instaurer une véritable démocratie..

  1. Une Transition Démocratique Inachevée
    L’éviction de Mobutu a permis l’ouverture du débat démocratique, mais celui-ci reste incomplet. Après l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila en 2001, son fils Joseph Kabila prend le pouvoir et reste à la tête du pays pendant 18 ans. En 2019, une passation pacifique du pouvoir a lieu entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, un événement salué comme un acquis majeur malgré des soupçons de compromission.
  2. Une Instabilité Persistante dans l’Est
    Les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri restent confrontées à des conflits armés, hérités en partie des conséquences de l’entrée de l’AFDL et de ses alliés rwandais et ougandais en 1996-1997. Des groupes rebelles comme le M23, les ADF ou encore les milices locales continuent d’alimenter les violences.
  3. Un Système Politique Façonné par la Guerre
    Le régime issu du 17 mai a instauré une nouvelle classe politique souvent issue des rangs militaires ou des rébellions. La gestion du pouvoir reste marquée par un clientélisme hérité de l’époque Mobutu, aggravé par les conflits armés.

Le 17 mai 1997 est souvent présenté comme un jour de libération, certains Congolais le perçoivent aujourd’hui comme le début d’un cycle infernal de violences et d’instabilité. L’entrée des troupes de l’AFDL à Kinshasa, accompagnées de soldats rwandais, a marqué le début d’une période de tensions qui perdurent encore aujourd’hui.

Vingt-huit ans après, les débats sur son héritage restent vifs, entre ceux qui y voient une rupture nécessaire et ceux qui considèrent qu’elle a ouvert la voie à une nouvelle forme de domination et d’instabilité.

Ce jour mérite une réflexion approfondie sur les leçons du passé et les défis du présent, afin de construire un avenir plus stable et prospère pour la RDC.

Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu

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