Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) a adopté ce lundi une série de recommandations contraignantes pour les médias congolais concernant le traitement de l’actualité sécuritaire dans l’Est du pays. Cette décision, prise lors d’une session extraordinaire, vise à empêcher toute information « démoralisante » pour l’armée et à bannir la propagation des activités des groupes armés.
Trois interdits majeurs
Dans sa Recommandation n° CSAC/02/AP/06/025, l’autorité de régulation :
1. Interdit la diffusion de contenus « tendant à démoraliser les Forces Armées de la RDC« .
2. Bannit toute publication relayant les activités des « agresseurs et leurs supplétifs » (allusion aux groupes rebelles et leurs soutiens).
3. Exige que seules des « informations vérifiées auprès des sources indiquées » soient diffusées sur les zones de conflit.
Le CSAC adresse un avertissement clair aux acteurs politiques et sociaux : leurs déclarations dans les médias ne doivent « porter atteinte à l’unité, à la cohésion et à la sécurité nationale« . Cette injonction fait suite à des « manquements récurrents » observés dans certains médias, selon l’institution.
Un cadre légal renforcé
La décision s’appuie sur :
– L’ordonnance-loi n°23/009 du 13 mars 2023 régulant la liberté de la presse.
– La Constitution congolaise (articles 23 et 24 sur la sécurité nationale).
– La directive du CSAC de 2020 contre les dérapages médiatiques.
Cette recommandation intervient après la suspension conservatoire du parti PPRD (Acte n°006/CSAC/B/06/025 du 2 juin 2025), confirmant la volonté du régulateur de contrôler strictement le discours public sur les enjeux sécuritaires.
Le Procureur Général près le Conseil d’État est chargé d’assurer l’application des mesures. Les médias contrevenants s’exposent à des poursuites, bien que les sanctions précises ne soient pas détaillées dans le texte.
La recommandation est effective immédiatement. Les réactions des syndicats de journalistes et des ONG de défense des droits humains sont attendues dans les prochains jours.
Par Horus-Gabriel Buzitu