Le mécanisme de coordination sécuritaire a tenu sa deuxième réunion aux États-Unis. Un Ordre opérationnel concret a été adopté pour neutraliser les FDLR et permettre le désengagement rwandais.
Les efforts diplomatiques pour pacifier l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) entrent dans une phase opérationnelle. Les 17 et 18 septembre derniers, la capitale américaine a accueilli la deuxième session du mécanisme conjoint de coordination sécuritaire (JSCM), établi dans le cadre de l’accord de paix signé entre Kinshasa et Kigali sous l’égide des États-Unis.
Cette réunion a rassemblé, outre les délégations de la RDC et du Rwanda, les partenaires internationaux du processus : les États-Unis, le Qatar, la Commission de l’Union africaine et le Togo, ce dernier agissant en tant que facilitateur de l’UA. L’objectif était de donner un souffle nouveau à la mise en œuvre de l’accord.
Une vision partagée pour une approche par étapes
Selon un communiqué du département d’État américain consulté ce jeudi, les travaux se sont articulés autour d’une analyse approfondie de la situation sécuritaire. Les échanges ont permis d’établir une compréhension commune de la réalité terrain, servant de base à l’élaboration d’une feuille de route précise.
Cette approche par étapes vise concrètement la mise en œuvre du Concept d’opérations (CONOPS), qui prévoit deux actions majeures : la neutralisation des FDLR et de leurs groupes affiliés, d’une part, et le désengagement des forces rwandaises ou la levée de leurs mesures défensives, d’autre part.
Un calendrier acté : l’Ordre opérationnel entre en vigueur le 1er octobre
Le principal résultat de cette rencontre est la finalisation d’un Ordre opérationnel (OPORD). Les deux gouvernements ont réaffirmé leur adhésion aux objectifs finaux du CONOPS. Comme le précie le communiqué du département d’État américain :
« Les gouvernements de la RDC et du Rwanda ont réaffirmé leurs engagements envers l’objectif final souhaité tel que défini dans le CONOPS, qui inclut : l’éradication de la menace des FDLR en RDC, la levée des mesures défensives du Rwanda, le rétablissement de l’autorité de la RDC et la restauration de la confiance entre la RDC et le Rwanda. Au cours de la réunion de deux jours, les parties ont négocié un Ordre opérationnel (OPORD) pour faire progresser le CONOPS. Les parties ont convenu de commencer la mise en œuvre de l’OPORD le 1er octobre 2025 ».
Un front diplomatique à deux volets
Ce processus de Washington constitue, avec les discussions de Doha, l’épine dorsale des initiatives diplomatiques actuelles. Alors que l’accord américain se concentre sur la relation bilatérale RDC-Rwanda et les aspects sécuritaires transfrontaliers, le processus qatari vise à compléter le dispositif en abordant les dimensions internes du conflit, notamment la restauration de l’autorité de l’État congolais et la réintégration des groupes armés.
Dans le communiqué, « les gouvernements de la République Démocratique du Congo et du Rwanda ont exprimé leur gratitude aux États-Unis, au Qatar, à l’Union africaine et au Togo pour leur soutien constant et leur facilitation du processus de paix. Toutes les parties ont réaffirmé leur engagement à promouvoir une paix et une stabilité durables dans l’est de la RDC et dans la région des Grands Lacs ».
Cette avancée intervient dans un contexte marqué par la récente chute de Goma et Bukavu et les limites observées du processus de Luanda, accentuant l’espoir placé dans cette double initiative Washington-Doha pour mettre fin à des décennies de conflit.
Par Horus-Gabriel Buzitu