Le Centre culturel et artistique des pays d’Afrique centrale a servi de cadre, ce dimanche 5 octobre, à l’avant-première du film « Muganga. Celui qui soigne ». Le ministre de la Communication et des Médias, Porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, y a représenté la Première Ministre pour cet événement cinématographique marquant.
Cette œuvre de fiction engagée, réalisée par Marie-Hélène Roux et produite par Cynthia Pinet, plonge le public dans la vie et le combat humaniste du docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix 2018. Elle met en lumière avec une intensité rare l’horreur des violences sexuelles endurées par les femmes congolaises. À travers le parcours du gynécologue de Panzi et de son collègue belge, Cadia, le long-métrage franco-congolais propose un récit profondément humain sur la résilience. La reconstitution de l’hôpital de Panzi, symbole d’espoir, transporte le spectateur au cœur du drame qui se joue dans l’Est de la RDC.
À l’issue de la projection, le ministre Patrick Muyaya a pris la parole pour saluer une œuvre « déstabilisante » qui met à nu la réalité tragique vécue par des milliers de femmes congolaises.
« C’est un film déstabilisant, simplement parce qu’il traduit une véritable horreur vécue et qui continue d’être vécue par les femmes congolaises. Par notre présence, nous avons voulu marquer notre soutien à cette initiative de Cynthia Pinet, productrice française, qui retrace à la fois la vie et le combat du docteur Mukwege, mais aussi celui de toutes ces femmes qui résistent et qui survivent », a-t-il déclaré.
Le porte-parole du gouvernement a ensuite souligné la parfaite adéquation du film avec le combat mené par l’exécutif pour éradiquer les violences basées sur le genre et obtenir la reconnaissance internationale du “Genocost”.
« Lorsque votre corps a été utilisé comme arme de guerre et que vous arrivez à rester debout, vous méritez d’être soutenues. Notre présence illustre la détermination du gouvernement à œuvrer pour que plus jamais ces violences ne se perpétuent », a insisté le ministre.
Sur le plan de la diffusion, Patrick Muyaya a annoncé la volonté du gouvernement d’accompagner le film « Muganga » à travers des initiatives conjointes avec le ministère de la Culture, des Arts et du Patrimoine, et la productrice.
« Nous allons discuter avec la productrice pour voir dans quelle mesure le gouvernement peut contribuer à ce que le film soit vu, non seulement par les congolais, mais aussi à l’extérieur du pays », a-t-il expliqué.
Pour le ministre, le message du film s’inscrit en parfaite cohérence avec les campagnes de sensibilisation déjà portées par le gouvernement, à l’image de « Congolais Téléma ».
« Ce film décrit non seulement les horreurs vécues, mais rappelle aussi la nécessité pour nous de nous lever pour la justice. Ils soutiennent notre plaidoyer pour la reconnaissance du Genocost et la lutte contre l’impunité », a déploré le Porte-parole du gouvernement.
En conclusion de son intervention, le ministre Muyaya a rappelé une position diplomatique fondamentale : « La République Démocratique du Congo ne signera aucun accord économique avec le Rwanda tant que ce pays maintiendra ses troupes sur notre territoire ».
Entre fiction et vérité historique, « Muganga. Celui qui soigne » se positionne bien au-delà d’une simple œuvre cinématographique. Marie-Hélène Roux signe ici un puissant outil de mémoire et de courage, un hommage vibrant au docteur Denis Mukwege et à l’indomptable résilience des femmes congolaises, dont le courage rappelle que la paix ne saurait s’édifier sans la justice.
Par Horus-Gabriel Buzitu