Paul Kagame sous pression, contraint de reculer face aux sanctions et à la fermeté de Kinshasa

Le président rwandais Paul Kagame serait sur le point de revoir sa stratégie en République démocratique du Congo, sous le poids des sanctions internationales et des difficultés économiques croissantes au Rwanda. Selon les autorités congolaises, cette volte-face serait le résultat d’une pression diplomatique accrue et d’un message clair envoyé par le président Félix-Antoine Tshisekedi.

Le récent sommet de Doha, organisé sous médiation qatarie, aurait marqué un tournant dans les relations tendues entre les deux pays. Pour la première fois, selon Kinshasa, Paul Kagame aurait « assumé pleinement ses responsabilités de maître des pantins M23/AFC », une référence directe au groupe armé M23, actif dans l’est de la RDC et accusé d’être soutenu par Kigali.

« Nous en prenons acte. Les conséquences judiciaires des crimes commis par ces groupes doivent être tirées », a déclaré Kinshasa, insistant sur la nécessité de traduire en justice les responsables des exactions commises dans les zones sous contrôle du M23.

Le Rwanda, longtemps considéré comme un acteur clé dans la déstabilisation de l’est de la RDC, subit désormais les conséquences de son implication présumée. Les sanctions internationales, notamment celles imposées par les États-Unis et l’Union européenne, ciblent des réseaux accusés de trafic de minerais congolais. Parallèlement, l’économie rwandaise montre des signes d’essoufflement, avec une croissance en berne et une défiance croissante des investisseurs étrangers.

Le président Tshisekedi a réaffirmé sa détermination à mettre fin à l’exploitation illégale des ressources congolaises.

« Le pillage de nos minerais ne profite ni au Rwanda ni à ses parrains. Nous allons mettre un terme à cette exploitation criminelle », a-t-il déclaré lors d’un discours récent.

Malgré ces avancées, Kinshasa appelle à la prudence et à la consolidation des acquis des processus de paix de Luanda et de Nairobi. Ces initiatives, soutenues par la communauté internationale, visent à instaurer une paix durable dans l’est de la RDC en favorisant le dialogue entre les parties et le retrait des groupes armés.

« Nous devons rester mobilisés pour préserver les avancées fragiles obtenues grâce à ces processus. La paix en RDC passe par une coopération régionale sincère », a souligné le président Tshisekedi.

Alors que le Rwanda semble contraint de revoir sa stratégie, la communauté internationale observe attentivement les prochains mouvements de Kigali. Les pressions économiques et diplomatiques pourraient précipiter un changement de cap, mais les défis restent nombreux pour parvenir à une paix durable dans la région.

Rédaction : Dieumerci Anawezi

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