Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Joseph Kabila unis pour exiger un dialogue interne et dénoncer les causes profondes de la crise

Dans une déclaration commune rendue publique ce jeudi, les principales forces politiques de l’opposition congolaise ont lancé un appel solennel pour une solution « durable et endogène » à la crise qui secoue la République Démocratique du Congo (RDC) depuis des décennies. Signée par des figures majeures telles que Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Joseph Kabila, cette prise de position critique les approches actuelles et plaide pour un dialogue inclusif sous l’égide des Églises locales. 

Les signataires dénoncent une crise alimentée à la fois par des facteurs internes et externes. Sur le plan endogène, ils pointent du doigt « la violation intentionnelle de la Constitution, la gabegie financière, la mauvaise gouvernance, la restriction des libertés fondamentales et la consolidation d’une dictature » par un pouvoir jugé « illégitime » en raison de « fraudes électorales ». À l’échelle régionale, ils condamnent « l’exploitation illicite des minerais congolais » et « les violations répétées des frontières », notamment par le Rwanda, accusé de déstabiliser l’Est du pays. 

Si les récentes déclarations conjointes entre la RDC et le Rwanda (25 avril 2025) ou le groupe armé M23 (23 avril 2025) sont saluées comme des « avancées », elles restent insuffisantes, selon l’opposition, car elles n’abordent pas « les causes structurelles de la crise ». 

Face à cette impasse, l’opposition réclame urgemment un « dialogue interne » mené par et pour les Congolais. Elle soutient l’initiative portée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), jugée « la seule à privilégier un examen global de la crise » et à inclure toutes les parties prenantes locales. Les signataires exhortent également les initiatives internationales comme celles de l’Union africaine, de Doha ou de Washington à se coordonner avec cette démarche congolaise, plutôt que de la concurrencer. 

Parmi leurs exigences phares : 
1. Le retrait immédiat de toutes les forces étrangères et mercenaires du territoire congolais. 
2. La transparence totale sur les accords économiques régionaux, afin de protéger la souveraineté congolaise sur ses ressources naturelles. 
3. La garantie du retour sécurisé des personnes déplacées et des réfugiés dans leurs foyers. 
4. Le rétablissement d’une justice indépendante et d’une démocratie effective. 

Cette déclaration marque un rapprochement rare entre des leaders de l’opposition traditionnellement divisés. Martin Fayulu (ECiDé/LAMUKA), Moïse Katumbi (Ensemble pour la République), Delly Sesanga (Envol) et Joseph Kabila (Front Commun pour le Congo) ont tous apposé leur signature, soulignant une « aspiration commune à la paix et à la stabilité ». 

Dans leur conclusion, ils appellent à un « Pacte social pour la paix et le bien vivre ensemble », insistant sur la nécessité de restaurer la cohésion nationale et de mettre fin au « calvaire des populations de l’Est ». 

Alors que la RDC traverse l’une des pires crises humanitaires de son histoire, avec plus de 6 millions de déplacés selon l’ONU, cette déclaration commune pourrait relancer les pressions sur le gouvernement de Félix Tshisekedi. Reste à savoir si les appels de l’opposition trouveront un écho auprès des instances internationales, souvent critiquées pour leur approche fragmentée. 

Les prochains jours s’annoncent décisifs, alors que les signataires promettent de « tout mettre en œuvre pour que les Congolais reprennent leur destin en main ». 

Signataires de la déclaration :
– Martin Fayulu (ECiDé/LAMUKA) 
– Moïse Katumbi (Ensemble pour la République) 
– Delly Sesanga (Envol) 
– Joseph Kabila (Front Commun pour le Congo) 

Rédaction Horus-Gabriel Buzitu

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