Le gouvernement rwandais a officialisé lors de son Conseil des ministres du 9 juin sa décision de quitter la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), invoquant des manquements « inacceptables » de la République Démocratique du Congo (RDC), État membre de l’organisation.
Dans un communiqué détaillé, Kigali justifie sa décision par plusieurs griefs :
- Manipulation institutionnelle : La RDC aurait « délibérément enfreint les règles » de la CEEAC durant sa présidence (février 2023-février 2024), orchestrant des « actions injustifiées » contre le Rwanda, sans réaction corrective des autres membres.
- Soutien aux FDLR : Kigali accuse Kinshasa de financer la milice FDLR (« génocidaire d’origine rwandaise »), violant « plus de vingt résolutions de l’ONU » dont la récente Résolution 2773.
- Aggressions frontalières : Le document évoque des « tirs d’artillerie répétés » et des « incursions » des FARDC et du FDLR sur le sol rwandais, ainsi que des « menaces publiques » du président congolais Tshisekedi visant à « renverser le gouvernement rwandais ».
- Instrumentalisation du conflit : Le Rwanda rejette l’argument sécuritaire congolais, rappelant que le conflit dans l’Est de la RDC préexistait à la présidence congolaise de la CEEAC.
Le texte souligne l’ »incohérence » de la RDC qui, selon Kigali, viole l’article 3 du Traité de la CEEAC sur le bon voisinage tout en se réclamant du multilatéralisme. Le gouvernement rwandais appelle Kinshasa à « se concentrer sur ses dysfonctionnements internes » plutôt que de « se présenter comme victime » dans les enceintes internationales.
Malis son retrait, Kigali réaffirme sa volonté de poursuivre les dialogues de paix sous l’égide de l’Union Africaine, ainsi que les médiations américano-qatariennes : « Le Rwanda réaffirme son engagement en faveur de la paix à travers le dialogue« .
Par Horus-Gabriel Buzitu