Le Président Félix Tshisekedi ordonne un plan d’urgence pour l’industrie locale et l’emploi des jeunes

Le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a présidé ce vendredi 5 septembre 2025, la 57e réunion ordinaire du Conseil des Ministres, à la Cité de l’Union Africaine. Lors de cette séance, le Chef de l’État a insisté sur deux priorités nationales : la relance de l’industrie locale et la garantie d’une égalité des chances dans l’accès à l’emploi.

Les membres du gouvernement congolais au 57ème conseil des ministres à la Cité de l’union Africaine

Soutenir la production nationale face à la fraude

Le Président Tshisekedi a appelé le gouvernement à promouvoir une politique économique résolument tournée vers la souveraineté alimentaire et la valorisation des potentialités nationales. « Il est impératif de protéger et de développer notre industrie locale », a-t-il déclaré, soulignant que cette démarche permettrait non seulement de créer des emplois, mais aussi de réduire la dépendance aux importations et de renforcer l’autonomie économique du pays.

Cependant, l’industrie congolaise est aujourd’hui menacée par deux phénomènes principaux : l’invasion de produits importés, souvent subventionnés, qui étouffent la concurrence locale, et la contrebande, alimentée par des pratiques frauduleuses comme le phénomène « bilanga ». Ces pratiques, dénoncées par le Président, « découragent l’investissement, affaiblissent nos entreprises et réduisent les recettes fiscales ».

Face à cette situation, le Chef de l’État a demandé au gouvernement, sous la coordination de la Première Ministre et de plusieurs ministres clés, de préparer en urgence un ensemble cohérent de mesures. Parmi celles-ci figurent :

· Une révision ciblée des taxes à l’importation ;
· Le renforcement du cadre légal pour garantir la traçabilité des produits ;
· La modernisation des dispositifs de contrôle et de répression ;
· La mise en place de mécanismes incitatifs (crédits préférentiels, avantages fiscaux) ;
· Une stratégie de communication pour promouvoir la fierté de « produire et consommer congolais ».

Garantir l’égalité des chances dans l’emploi

Le deuxième axe majeur abordé par le Président Tshisekedi concerne l’accès à l’emploi et aux stages. Il a rappelé que l’égalité des chances est à la fois « une exigence de justice sociale et un levier stratégique pour le développement ».

Or, de nombreuses entreprises, publiques comme privées, recrutent encore sans publier préalablement leurs offres, excluant ainsi de nombreux jeunes diplômés. « La législation nationale est claire : tout employeur a l’obligation de déclarer toute vacance de poste auprès de l’Office National de l’Emploi (ONEM) », a-t-il rappelé.

Par ailleurs, le manque criant de stages académiques et professionnels prive les jeunes de l’expérience nécessaire pour intégrer le marché du travail.

Pour remédier à cette situation, le Président a demandé au Ministre de l’Emploi et du Travail de :

· Rendre effective l’obligation de publication des offres d’emploi via l’ONEM ;
· Mettre en synergie l’ONEM et l’Inspection Générale du Travail pour un contrôle rigoureux ;
· Inciter les entreprises à accueillir davantage de stagiaires.

Un rapport détaillé sur la mise en œuvre de ces instructions est attendu sous quinze jours.

« L’insertion professionnelle de notre jeunesse n’est pas seulement un impératif économique. Elle est le socle de notre cohésion sociale », a conclu le Président Tshisekedi, appelant à une « responsabilité collective » de l’ensemble du gouvernement.

Par Horus-Gabriel Buzitu

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