La salle de conférence de l’Institut national des Arts (INA) a vibré ce jeudi 8 mai 2025 au rythme des échanges scientifiques sur l’un des enjeux majeurs du siècle : la cohabitation entre le journalisme et l’intelligence artificielle (IA). Placée sous le thème « Le journalisme face à l’intelligence artificielle : Entre méfiance et révérence », la deuxième édition des Rencontres Congolaises de Recherches sur le journalisme a été officiellement lancée par le Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, en présence d’universitaires, de partenaires et de professionnels des médias.
Accueilli par le Directeur général de l’INA, le Docteur Félicien Tshimungu Kandolo, l’événement a mis en lumière les ambitions éducatives du pays. Dans son discours inaugural, ce dernier a salué le choix de son institution pour abriter cette édition, soulignant les « nouvelles installations modernes » inaugurées en décembre 2024 grâce au soutien du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. « Ces infrastructures incarnent sa vision d’un système éducatif rénové, inclusif et tourné vers l’avenir », a-t-il déclaré, annonçant parallèlement la création prochaine d’une filière en communication culturelle à l’INA. Objectif : former des professionnels aptes à naviguer dans un environnement technologique en mutation rapide.
Le Professeur Pierre Nsana, président du Laboratoire de recherches en sciences de l’information et de la communication (Larsicom), a rappelé la mission critique de ce colloque. « Cette ambition est jeune, mais elle avance. Que ce colloque soit une fête du savoir, exigeante, où l’on pense, interroge, écoute… et où l’on rit aussi », a-t-il lancé, remerciant les partenaires, dont First Bank RDC et la Délégation Wallonie-Bruxelles, pour leur soutien. Une allusion aux défis de l’IA, mais aussi à la nécessité de préserver l’humain au cœur des métiers médiatiques.
Parrain de l’événement, le Ministre Patrick Muyaya a insisté sur le rôle crucial de la recherche pour éclairer les mutations du journalisme. « L’intelligence artificielle doit être utilisée pour la défense de la cause nationale », a-t-il martelé, évoquant les risques de détournement de cette technologie à des fins malveillantes, notamment durant les récents conflits. Tout en saluant les progrès réalisés, il a appelé à une vigilance collective : « Les données issues de l’IA nécessitent la main des journalistes pour être contextualisées. Nous devons penser ensemble à l’avenir des métiers liés au secteur ».
Le ministre a également salué l’implication du Larsicom, qualifié de « Le journalisme à l’épreuve de l’IA : Un colloque pour penser l’avenir des médias en RDC
Le ministre a également salué l’implication du Larsicom, qualifié de « laboratoire actif et visionnaire », ainsi que la place accordée aux jeunes chercheurs. Un engagement renforcé par le ministère, déterminé à soutenir des recherches « rigoureuses, critiques et ancrées dans les réalités nationales ».
Animé par des experts tels qu’Axel Gontcho, le Professeur Madimba Kadima Nzuji et Félix Malu, le colloque se poursuivra jusqu’au samedi 10 mai, explorant des thématiques comme l’éthique de l’IA, la lutte contre la désinformation et l’adaptation des rédactions.
En filigrane, un message fort ressort : face à l’essor technologique, le journalisme congolais doit innover sans renier ses valeurs. Comme l’a résumé le Ministre Muyaya : « La vérité reste notre arme la plus puissante ».
rédaction Horus-Gabriel Buzitu