Après huit mois de suspension, le Gabon retrouve officiellement sa place au sein de l’Union africaine. L’organisation continentale a annoncé ce mardi la levée de toutes les sanctions imposées au pays à la suite du coup d’État militaire du 30 août 2023, qui avait renversé l’ex-président Ali Bongo Ondimba. Cette décision intervient dans un contexte de transition politique marqué par des engagements concrets des autorités gabonaises en faveur du retour à l’ordre constitutionnel.
La suspension du Gabon de l’UA avait été prononcée dès les premières heures du renversement du régime en place, conformément aux principes de l’organisation condamnant toute prise de pouvoir par la force. Toutefois, au fil des mois, les signes d’une volonté de normalisation se sont multipliés à Libreville, notamment à travers l’adoption d’une charte de transition, l’organisation d’un dialogue national et la planification d’élections générales prévues pour début 2026.
Dans un communiqué officiel, la Commission de l’Union africaine a salué « les efforts significatifs déployés par les autorités de transition pour rétablir un climat politique apaisé, renforcer l’inclusivité et jeter les bases d’un retour durable à la démocratie ». La décision a été prise à l’unanimité par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, après consultation des États membres de la région.
Cette réintégration ouvre de nouveau au Gabon l’accès aux instances politiques, économiques et sécuritaires de l’organisation continentale. Elle permet également la reprise des programmes de coopération et d’appui technique suspendus depuis la crise institutionnelle.
Pour plusieurs observateurs, cette décision constitue une reconnaissance du chemin parcouru par le pays depuis août 2023. « Le retour du Gabon au sein de l’UA est un signal fort adressé tant à la population gabonaise qu’à la communauté internationale », a déclaré un diplomate africain sous couvert d’anonymat. « C’est l’expression d’une confiance renouvelée dans la capacité du pays à mener une transition apaisée et crédible. »
Le gouvernement de transition, dirigé par le général Brice Oligui Nguema, s’est engagé à poursuivre les réformes politiques et institutionnelles, en maintenant le cap sur les échéances électorales et la restauration de l’État de droit. La communauté internationale, de son côté, reste attentive au respect du calendrier annoncé et à la préservation des acquis du dialogue national.