Le Front Commun pour le Congo (FCC) a vivement réagi aux récentes convocations adressées par l’Auditorat Militaire Supérieur à une douzaine de hauts cadres du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD). Dans un communiqué ferme, la coalition politique présidée par l’ancien chef de l’État Joseph Kabila qualifie ces invitations de « manœuvre tyrannique » visant à intimider l’opposition et à étouffer les voix critiques en République Démocratique du Congo.
Le FCC dénonce un climat politique toxique marqué, selon lui, par une multiplication d’« accusations infondées » et d’« allégations mensongères » ciblant spécifiquement son autorité morale, Joseph Kabila, président honoraire de la République. La coalition accuse le chef de l’État actuel, Félix Tshisekedi, d’avoir initié une « campagne ignoble » amplifiée par Jean-Pierre Bemba, ministre des Transports, décrit comme un « chantre de la haine » et un relais zélé du pouvoir en place.
« Cette instrumentalisation des institutions judiciaires n’a qu’un objectif : criminaliser la résistance légitime face à un régime autoritaire », affirme le FCC
Le FCC s’insurge contre le communiqué n°082 publié par le cabinet du ministre de la Justice, qui justifie ces convocations en évoquant une enquête sur de prétendues « complicités avec le mouvement AFC/M23 ». La coalition y voit une violation flagrante du droit à la présomption d’innocence, garanti par la Constitution, ainsi qu’une entorse au secret de l’instruction.
« Interdire à des citoyens de quitter le territoire national sans base légale solide est une atteinte inacceptable aux libertés fondamentales », dénonce le FCC, qualifiant cette mesure de « procédé dictatorial » visant à paralyser l’opposition.
Pour le FCC, ces manœuvres judiciaires s’inscrivent dans un plan plus vaste : rétrécir l’espace démocratique, exclure le PPRD et ses alliés de la scène politique, et légitimer un pouvoir fragilisé par une « parodie électorale » en 2023, marquée par des fraudes massives.
« Le régime tente de masquer son incapacité à gérer les crises multiformes que traverse le pays, notamment à l’Est », accuse la coalition, évoquant une « vacuité stratégique » du gouvernement face aux défis sécuritaires et socioéconomiques.
Le FCC en appelle à la conscience de l’opinion nationale et internationale, exhortant les acteurs politiques et la société civile à « cesser toute complaisance envers une dictature abjecte ». « Le temps est venu de nommer ce régime pour ce qu’il est : un pouvoir autoritaire qui piétine les principes démocratiques », insiste-t-il.
Malgré les persécutions, la coalition réaffirme sa détermination à défendre la souveraineté nationale, le pacte républicain de Sun City, et une paix durable dans l’Est du pays. « Les ténèbres ne règneront pas toujours », lance le FCC, citant une formule symbolique pour galvaniser ses partisans.
Raymond TshibandaPorte-parole du Front Commun pour le Congo (FCC)
Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu