Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a accueilli avec satisfaction les nouvelles sanctions ciblées décrétées par l’Union européenne (UE) contre des responsables du groupe armé M23, des entités économiques rwandaises et des officiers de l’armée rwandaise (RDF). Dans un communiqué officiel publié ce mardi 18 mars 2025, Kinshasa appelle à un renforcement des pressions internationales pour mettre fin à l’« agression » rwandaise et restaurer la paix dans l’Est du pays.
Les sanctions européennes, annoncées ce lundi 17 mars 2025, visent notamment l’Office rwandais des Mines, du Pétrole et du Gaz, accusé de blanchir des minerais pillés en RDC, La raffinerie d’or de Gasabo à Kigali, déjà sanctionnée en mars 2025 pour son rôle dans le financement du M23 via l’exploitation illégale de l’or congolais et plusieurs hauts gradés des RDF et chefs du M23, impliqués dans des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Le gouvernement congolais souligne que ces mesures rejoignent les sanctions récentes des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne et du Canada, consolidant une « prise de conscience internationale » quant au rôle central du Rwanda dans la déstabilisation de la RDC.
« Les troupes rwandaises ont délibérément violé l’intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC. Elles sont responsables de la mort de plus de 8 500 civils, d’attaques contre des hôpitaux, d’enlèvements d’enfants, d’exécutions sommaires et de violences sexuelles », dénonce le communiqué.
Le gouvernement congolais réclame désormais des actions plus audacieuses :
- Un embargo international sur les minerais extraits illégalement en RDC et exportés via le Rwanda ;
- La suspension de la participation rwandaise aux forces de maintien de la paix de l’ONU ;
- Un contrôle strict des transferts d’armes vers le Rwanda, jugé complice de crimes de guerre ;
- Le retrait immédiat et sans condition des troupes rwandaises du sol congolais
Malgré l’échec récent des pourparlers de Luanda, boycottés par le M23, Kinshasa affirme rester attaché aux solutions pacifiques. Le communiqué cite la Résolution 2773 (2025) du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui exige un cessez-le-feu immédiat et le retrait des forces étrangères.
« La RDC reste engagée dans les processus diplomatiques en cours pour parvenir à un règlement durable et pacifique du conflit », précise le gouvernement
Les prochains jours diront si les partenaires occidentaux et africains emboîteront le pas à l’UE, ou si le Rwanda parviendra à maintenir son emprise sur l’Est congolais.
Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu