Sous l’impulsion du ministre de la Santé, le Dr Samuel Roger Kamba, et de son homologue de l’Industrie, Louis Wattum, le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) explore activement la création d’une usine locale de production de moustiquaires imprégnées d’insecticide. Une initiative ambitieuse, soutenue par des experts du Boston Consulting Group (BCG), qui vise à réduire la dépendance aux importations et à sauver des milliers de vies menacées par le paludisme.
Avec plus de 12 millions de cas de paludisme recensés en 2024 et un taux de mortalité infantile alarmant, la RDC reste l’un des pays les plus touchés au monde. Les moustiquaires imprégnées, reconnues pour leur efficacité à moindre coût, constituent un outil clé de prévention. Pourtant, leur distribution reste inégale, notamment dans les zones rurales.
Le projet prévoit la construction d’une usine capable de fabriquer 30 millions de moustiquaires par an, soit 15 % de la production mondiale. De quoi couvrir les besoins nationaux et positionner la RDC comme acteur régional dans la lutte contre le paludisme.
La collaboration avec le Boston Consulting Group a permis d’évaluer les aspects techniques, logistiques et financiers du projet. Cette initiative promet de dynamiser l’économie congolaise. Cette usine générera plus de 5 000 emplois directs dans les filières textile, plastique et chimique, et stimulera l’émergence de PME locales
L’approvisionnement en matières premières, la formation de la main-d’œuvre et la maintenance des infrastructures industrielles nécessiteront une coordination rigoureuse. Pour y répondre, le gouvernement planche sur un programme de partenariats public-privé et des accords de transfert de technologies avec des experts internationaux.
Le Dr Kamba a également annoncé un plan de distribution subventionnée pour rendre les moustiquaires accessibles aux ménages les plus vulnérables. Au-delà de la santé, ce projet incarne la volonté de la RDC de s’approprier ses solutions de développement.
Par Djorres Tshivuadi