La RDC instaure des quotas sur le cobalt pour contrôler le marché mondial

La République Démocratique du Congo a officialisé ce samedi 15 mars 2025 la mise en place de quotas sur la production et les stocks de cobalt, à l’issue d’une suspension des exportations en vigueur depuis février. Cette décision, annoncée par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka lors du Conseil des ministres, vise à encadrer le marché mondial de ce métal stratégique, essentiel à la transition énergétique.

Selon le compte rendu gouvernemental, deux catégories de quotas seront appliquées : l’une pour les exportations et l’autre pour la transformation locale du minerai. Si les volumes précis et les modalités d’application restent inconnus, les autorités ont insisté sur la nécessité d’une mise en œuvre « avec célérité et efficacité ». Cette mesure intervient après quatre mois d’embargo sur les exportations, une décision controversée ayant provoqué une flambée des prix internationaux.

Le gouvernement congolais a également annoncé vouloir collaborer avec l’Indonésie, deuxième producteur mondial (9,66 % des parts), pour « mieux contrôler l’offre et stabiliser les prix ». Ensemble, les deux pays dominent plus de 85 % de la production globale. Depuis février, les cours de l’hydroxyde de cobalt ont bondi de 84 %, atteignant 10,5 dollars la livre la semaine dernière. Toutefois, des analystes mettent en garde contre un possible retournement de tendance si la reprise des exportations s’accompagne d’un afflux massif de stocks accumulés.

Cependant la Fédération des entreprises du Congo (FEC) s’oppose fermement à ces mesures. Dans un courrier adressé au ministre des Mines le 7 mars, la Chambre des mines de la FEC a dénoncé une violation du Code minier, qui garantit selon elle « la liberté de commercialisation » aux opérateurs. L’organisation propose la création d’une commission public-privé pour résoudre les litiges, jugeant la suspension « contre-productive » pour l’économie locale.

Reste à voir comment les quotas seront calibrés et si la collaboration avec l’Indonésie se concrétisera. Les acteurs du marché, des miniers aux investisseurs, attendent désormais des clarifications, tandis que la pression sur les prix pourrait redessiner les équilibres géostratégiques de la transition verte.

Rédaction : Dieumerci Anawezi

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