Ce samedi 15 mars 2025, la Ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine a officiellement lancé le « Front Culturel », une initiative ambitieuse visant à mobiliser les forces créatives de la République Démocratique du Congo pour transmettre un message de paix et de résistance face aux défis sécuritaires. À travers la richesse des 450 tribus que compte le pays, ce projet entend rappeler que la culture est une arme puissante contre la division et la guerre.

Devant une foule d’artistes, d’intellectuels et de représentants des communautés locales réunis à la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), la Ministre a insisté sur la portée symbolique de cette initiative :
« La séance culturelle d’éveil patriotique que nous lançons aujourd’hui n’est pas qu’un événement. C’est une invitation à nous rappeler que notre culture est bien plus qu’une simple expression artistique : c’est notre mémoire, notre voix, notre âme collective, dans ce contexte de guerre injuste qui nous est imposé. » Un message clair, faisant directement référence aux tensions régionales avec le Rwanda, qui a été accueilli par des ovations.
Dans son discours, la Ministre a célébré le rôle des artistes comme gardiens de la résilience nationale :

« L’art devient un langage universel qui transcende les mots. Il porte en lui des messages d’unité, d’espoir et de courage. Nos créateurs racontent nos luttes, expriment nos douleurs et chantent nos rêves. Ils sont les témoins de notre histoire et les architectes de notre avenir. »
Une déclaration accompagnée d’un appel à l’action : chaque citoyen est invité à soutenir cet élan dans son secteur d’activité. « Face à l’adversité, l’unité et la solidarité restent notre plus grande force », a-t-elle martelé.
La Ministre a également dévoilé le concept « Toz’art Elongo na FARDC » (littéralement « Mobilisons-nous par l’art pour les FARDC »), lancé récemment en collaboration avec des artistes nationaux. L’objectif ? Soutenir moralement et symboliquement les Forces Armées engagées sur le front pour défendre l’intégrité du territoire.
« Lorsque les armes défendent nos frontières, l’art défend nos valeurs, notre identité et notre unité », a-t-elle expliqué, soulignant la complémentarité entre la résistance militaire et la résistance culturelle.
La Ministre a rappelé l’urgence d’intégrer davantage les arts dans les programmes scolaires :
« L’école doit être un lieu où l’on révèle les talents, mais surtout où l’on insuffle aux jeunes les valeurs de citoyenneté, de courage et de tolérance. Notre diversité culturelle, avec ses 450 tribus, est une richesse. Encourageons les initiatives qui célèbrent cette pluralité tout en forgeant une conscience collective. »
La cérémonie s’est achevée en beauté avec une prestation émouvante de la chorale Monseigneur Luc Gillon, interprétant des chants patriotiques mêlés à des danses
Avec ce « Front Culturel », le gouvernement place les artistes et les citoyens au cœur de la bataille pour la souveraineté nationale. Reste à voir comment cette mobilisation traversera les provinces et touchera les cœurs dans un pays meurtri par les conflits. Une certitude : en RDC, la culture n’est pas un divertissement – c’est un acte de résistance.
Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu