La France durcit le ton contre le Rwanda et le M23 : exige un cessez-le-feu immédiat et des sanctions

Dans un contexte d’escalade militaire sans précédent dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la France a pris position ce 15 février 2025 en condamnant fermement l’offensive du groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, et en exigeant un retrait « sans délai » des troupes rwandaises du territoire congolais.

Le ministère français des Affaires étrangères a qualifié l’avancée du M23 vers Bukavu de « menace grave pour la stabilité régionale », soulignant que les combats aggravent une crise humanitaire déjà catastrophique avec plus de 700 000 déplacés depuis janvier 2025

Paris exige :

  1. L’arrêt immédiat de l’offensive du M23 et son retrait des zones occupées, dont Goma et Bukavu ;
  2. Le retrait des forces rwandaises de la RDC, accusées de soutenir activement les rebelles ;
  3. La reprise du dialogue dans le cadre des conclusions du sommet conjoint SADC-EAC de février 2025.

« La France appelle l’ensemble des groupes armés dont le M23 à déposer les armes et à reprendre le dialogue pour mettre un terme aux violences et protéger les populations civilesLe M23 doit cesser immédiatement son offensive et se retirer des territoires dont il a pris le contrôle. Le soutien aux groupes armés par toutes les parties doit cesser. » Confirme le communiqué officiel du ministère de l’Europe, chargé des Affaires étrangères (France)

La France a également averti qu’elle soutiendrait des sanctions multilatérales contre « tous les acteurs contribuant à l’instabilité », visant explicitement Kigali et ses alliés régionaux

L’aéroport de Kavumu, verrou stratégique à 25 km de Bukavu, est tombé le 14 février après une offensive éclair du M23 appuyée par des soldats rwandais. Cette avancée, qui suit la prise de Goma en janvier, donne aux rebelles le contrôle du lac Kivu et d’un corridor minier vital

Le gouvernement congolais dénonce une violation flagrante du cessez-le-feu décidé lors du sommet de Dar es Salaam (7-8 février), où la SADC et l’EAC avaient pourtant appelé à une désescalade. Malgré cela, les attaques se multiplient : bombardements à Kalehe, exécutions sommaires à Goma, et pillages systématiques de minerais stratégiques comme le coltan

La France rejoint le G7, qui avait déjà condamné le Rwanda le 1er février, exigeant la fin du soutien au M23. L’UE a sanctionné Kigali en gelant des fonds et en suspendant des accords miniers, tandis que les États-Unis menacent d’un embargo.

« La France est prête à la mise en œuvre de nouvelles sanctions multilatérales contre tous les acteurs contribuant au conflit armé, à l’instabilité et à l’insécurité à l’Est de la RDC. » Insiste la France

Cependant, l’Union africaine peine à agir. Malgré l’enquête internationale lancée par l’ONU le 7 février pour documenter les crimes de guerre, les divisions persistent : l’Angola et le Kenya privilégient la médiation, tandis que la RDC exige des sanctions.

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