La CENCO s’élève contre la condamnation à mort de Joseph Kabila et plaide pour un dialogue inclusif en RDC

Les évêques congolais réaffirment leur opposition à la peine de mort et appellent à des solutions politiques pour restaurer la paix et l’unité nationale.

Dans une déclaration récente, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a exprimé son profond rejet de la condamnation à mort prononcée contre l’ancien président Joseph Kabila par la Haute Cour Militaire de Kinshasa. Les évêques congolais réitèrent leur opposition ferme à la peine de mort et appellent à la recherche de solutions politiques durables pour sortir le pays de la crise.

La CENCO rappelle que, dès le 22 mars 2024, elle s’était prononcée contre la levée du moratoire sur l’exécution de la peine de mort, une mesure qu’elle juge « inhumaine » et contraire à la dignité de la personne humaine, créée à l’image de Dieu. S’appuyant sur le commandement « Tu ne tueras point » (Exode 20,13) et sur les articles 16 et 61 de la Constitution congolaise, les évêques affirment que « la sacralité de la vie humaine » ne saurait être violée, même en cas de crime grave.

Les évêques déclarent être horrifiés par le verdict rendu à l’encontre de Joseph Kabila, dans le cadre d’un procès qu’ils qualifient d’expéditif. Pour la CENCO, ce jugement illustre une logique de rétribution incompatible avec l’Évangile et risque d’aggraver les tensions dans un contexte déjà marqué par l’insécurité et la division.

Face à cette situation, la CENCO en appelle aux acteurs politiques, à la société civile et à tous les Congolais pour privilégier la voie du dialogue inclusif. Selon les évêques, seul un élarge et sincère permettra de résoudre les causes profondes des crises que traverse le pays, de rétablir la confiance entre les parties et de préserver l’intégrité territoriale.

Ils soulignent également l’importance du respect des accords déjà signés et mettent en garde contre « l’illusion qu’une paix juste peut être obtenue par la force des armes », citant le Pape François.

La CENCO conclut son message en réitérant son exhortation à tous les Congolais à s’engager résolument contre les facteurs qui alimentent les conflits et la « culture de la mort ». Elle place la nation sous la protection de la Vierge Marie, Notre-Dame du Congo, dans l’espoir d’obtenir la miséricorde divine et la paix.

Alors que la RDC traverse une période critique, la voix de la CENCO se fait entendre avec force : pour les évêques, l’avenir du pays ne passe ni par la vengeance judiciaire, ni par la violence, mais par le dialogue, la réconciliation et le respect inconditionnel de la vie.

Par Horus-Gabriel Buzitu

Communiqué de la CENCO

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