Le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, a présidé ce samedi une réunion cruciale pour évaluer l’état d’avancement de la vulgarisation des textes légaux encadrant les comités provinciaux et locaux de sécurité. Cette rencontre, qui a réuni le gouverneur de Kinshasa Daniel Bumba Lubaki, les ministres provinciaux, les bourgmestres des 24 communes et d’autres autorités, visait à renforcer la cohésion des actions sécuritaires dans la capitale congolaise, confrontée à des défis persistants.
Lancée le 25 février 2025, la vulgarisation des textes relatifs aux comités de sécurité s’articule autour de trois axes prioritaires : la gestion de l’ordre public, la salubrité urbaine et la lutte contre les nuisances sonores, conformément au décret du 6 décembre 2022. Selon les rapports présentés par les bourgmestres, les comités de sécurité sont désormais opérationnels dans 14 communes sur 24, avec des résultats variables.

« Dans certaines municipalités, comme Limete ou Ngaliema, les comités ont permis de réduire les vols à main armée et de mieux réguler les marchés publics. En revanche, des défis majeurs subsistent dans des communes comme Masina ou Kimbanseke, où l’insécurité et l’insalubrité restent criantes », a expliqué un bourgmestre.
Le gouverneur Daniel Bumba Lubaki a insisté sur le rôle central de la police dans l’application des mesures sécuritaires.
« La police est l’instrument clé pour instaurer l’autorité de l’État. Nous avons salué son professionnalisme, mais aussi identifié des lacunes, notamment en matière de moyens logistiques et de coordination avec les comités locaux », a-t-il déclaré.
Il a également appelé à un renforcement des effectifs et à une meilleure formation des agents pour répondre aux attentes des populations :
« Une ville sans règles est une ville vouée à l’anarchie. La police s’est engagée à redoubler d’efforts pour faire respecter les normes, notamment en matière de salubrité et de lutte contre les nuisances sonores. »
Satisfait des progrès réalisés, Jacquemain Shabani a néanmoins souligné la nécessité d’élargir la participation citoyenne aux réunions des comités de sécurité.
« La sécurité n’est pas l’affaire exclusive des autorités. Les chefs de quartier, les associations et les habitants doivent être intégrés à ces instances pour une approche inclusive et efficace », a-t-il martelé.
Cette orientation répond à l’article 3 du décret de 2022, qui prévoit une décentralisation des mécanismes sécuritaires. Le ministre a annoncé l’organisation, dans les prochaines semaines, de forums communautaires dans les communes retardataires, afin de sensibiliser les populations et de recueillir leurs propositions.
Malgré l’optimisme affiché, plusieurs obstacles persistent dont le manque de financements alloués aux comités locaux, la lenteur administrative dans la dotation en équipements (éclairage public, poubelles, etc.) Ainsi que la méfiance d’une partie de la population envers les forces de l’ordre.
Pour y remédier, le ministre Shabani a promis un plan d’urgence budgétaire et une collaboration accrue avec le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, chargé de la salubrité.
Malgré les avancées encourageantes enregistrés, la route reste longue pour transformer ces structures en leviers durables de sécurité et de civisme.
Rédaction : Horus-Gabriel Buzitu