Kasaï-Oriental : L’IGF dresse un constat accablant sur la gestion des finances publiques provinciales

Une mission de l’Inspection générale des finances (IGF) a remis un rapport accablant au gouverneur de la province du Kasaï-Oriental, relevant de multiples irrégularités financières. L’institution exige une réponse écrite sous 72 heures, avant une séance contradictoire à Kinshasa.

Un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) jette une lumière crue sur la gestion des deniers publics dans la province du Kasaï-Oriental. Présenté au gouverneur, le document énumère une série de manquements graves ayant entaché la gestion financière provinciale.

Parmi les anomalies constatées figurent en bonne place le non-respect du règlement général sur la comptabilité publique et une confusion des fonctions entre les ordonnateurs et les comptables, pourtant fondamentales pour la saine gestion des fonds. Les contrôleurs ont également pointé du doigt un livre de caisse qui n’était plus à jour depuis fin juin 2025, ainsi que l’absence criante d’un plan annuel de passation des marchés publics et de toute comptabilité bancaire.

Un écart financier de plus de 6,8 milliards de francs congolais

Le rapport révèle surtout un écart colossal de plus de 6,8 milliards de francs congolais pour l’exercice 2024. Cet écart a été identifié entre les montants transférés par le Trésor public et ceux qui figurent dans le rapport de reddition des comptes de la province. Les contrôleurs de l’IGF, qualifiant cet écart de « préjudice à la transparence budgétaire », exigent des explications formelles et détaillées.

Seule une fraction des fonds, d’une valeur de 681 millions de CDF, a pu être tracée. Ces fonds étaient officiellement destinés à des projets spécifiques : la réhabilitation de l’avenue Kabeya Banza, celle de l’EP Mashala Bambi, et au fonctionnement du gouvernement provincial.

Face à ces observations graves, le gouverneur de la province a été sommé de présenter ses explications par écrit dans un délai de 72 heures. Une séance contradictoire se tiendra par la suite dans la capitale, Kinshasa, afin d’examiner les justifications apportées et, in fine, d’établir les responsabilités de chacun.

Par Horus-Gabriel Buzitu

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