Constant Mutamba, visé par une enquête sur un marché public de 29 millions USD, a présenté sa démission au président Tshisekedi
Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a annoncé sa démission ce mardi 17 juin au président Félix Tshisekedi, dans un contexte de grave crise judiciaire. Il est accusé d’avoir détourné des fonds publics destinés à la construction d’une prison à Kisangani, selon des informations confirmées par plusieurs sources proches du dossier.
L’enquête porte sur un marché public d’une valeur de 29 millions de dollars américains, financé par le Fonds de réparation et d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC (FRIVAO). Ce fonds, placé sous la tutelle du ministère de la Justice, aurait été partiellement débloqué de manière irrégulière, avec 19 millions USD déjà disparus, selon les premières constatations.
Les soupçons de malversations ont déclenché une réaction rapide de l’Assemblée nationale. Dimanche 15 juin, lors d’une plénière les députés ont voté à une large majorité (322 pour, 29 contre et 12 abstentions) la mise en accusation du ministre, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires.
Face à la pression politique et judiciaire, Constant Mutamba a choisi de quitter ses fonctions. Selon des sources proches de la présidence, son entretien avec Félix Tshisekedi a duré près d’une heure.
Dans son entourage, on affirme que cette décision vise à lui permettre de « se défendre librement » contre les accusations qui pèsent sur lui. Cependant, cette affaire relance le débat sur la gouvernance et la transparence dans la gestion des fonds publics en République démocratique du Congo.
Si les accusations se confirment, il s’agirait de l’un des plus importants scandales financiers impliquant un membre du gouvernement sous l’actuelle administration.
Par Dieumerci Anawezi