République Démocratique du Congo
L’ancien chef de milice congolais Thomas Lubanga, condamné en 2012 par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, notamment le recrutement d’enfants soldats, a officiellement annoncé ce mardi 25 Mars, la création de son mouvement politico-militaire, la Convention pour la Révolution Populaire (CRP). Cette annonce, faite lors d’une communiqué de presse oublié sur les réseaux, suscite de vives réactions dans un pays encore marqué par les violences des groupes armés.
Thomas Lubanga, ancien dirigeant de l’Union des patriotes congolais (UPC), a purgé une peine de 14 ans de prison après sa condamnation par la CPI pour enrôlement et utilisation d’enfants dans les conflits armés en Ituri entre 2002 et 2003. Libéré en 2020 après avoir accompli sa peine, il avait jusqu’ici gardé un profil discret.
Son retour sur la scène publique avec la création d’un mouvement à la fois politique et militaire soulève des interrogations quant à ses intentions et à l’impact sur la stabilité de la région, où plusieurs groupes armés restent actifs. Lors de son discours, Lubanga a présenté la CRP comme un mouvement visant à « libérer le peuple congolais de l’oppression » et à « instaurer une vraie révolution populaire ». Cependant, il n’a pas précisé si cette structure renoncerait à la violence, laissant planer le doute sur sa nature exacte.
Des sources proches du mouvement évoquent une volonté de « lutte politique légale », mais des observateurs s’inquiètent de la possible résurgence d’activités paramilitaires, dans une région où les tensions intercommunautaires et l’exploitation des ressources naturelles alimentent régulièrement les conflits.
Alors que la RDC tente de consolider la paix dans l’Est, marqué par la persistance de groupes armés et l’opérationnalité des forces étrangères comme les ADF et les M23, l’émergence d’un nouveau mouvement dirigé par une figure aussi controversée pourrait compliquer les efforts de stabilisation. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si la CRP optera pour une voie politique légale ou si elle replongera la région dans un cycle de violence.
Par Dieumerci Anawezi